Le week end Elite de Cassandre

Fin de partie, Samuel Beckett : « Fini, c'est fini, ça va finir, ça va peut-être finir. Les grains s’ajoutent aux grains, un à un, et un jour, soudain, c’est un tas, un petit tas, l’impossible tas.»

Stupeur, effroi, fracas : les Argonautes joueront l’année prochaine en deuxième division. Le club aixois était bien malade, depuis des années. Et le départ de quelques anciens n’a fait que précipiter une mort annoncée. 25 ans au sommet. Vice-champion d’Europe en 1996. 15 finales consécutives en Elite. 8 titres. Le dernier en 2002. 10 ans déjà. Une finale perdue en 2006. Sans réaction. KO. Descendez s’il vous plait. Le chao d’un club agar. Comment ont-ils pu en arriver là ? L’agonie fut lente pourtant ! Encore fallait-il en prendre conscience. Pleinement. Raisonnablement. Faute d’avoir pu inverser le cours de son histoire. Le miroir des hommes reflètera pour toujours un terrible gâchis. Déchirés pour un héritage. Et ce pionnier de Yobe. Initiateur de l’aventure. Dépassé par un destin trop grand pour son plus grand bonheur. Bien au-delà de lui. Un rêve. Une dynastie. Que dis-je : Un mythe ! Les Argos… c’est fini. Oui. « C’est un beau jour pour mourir. » Monsieur Yobe. A la fin de ce long voyage. Sur le terrain les Argos sont morts, effectivement. Et maintenant ? La grande, la seule question : qu’adviendra-t-il d’Aix ? LE ROI EST MORT. VIVE LE ROI !

Que les Argos revivent. Qu’ils évitent tout ! Jusqu’à la fatalité, celle du Spartacus, des Anges Bleus, des Castors. Pour redevenir, nous leur souhaitons : un Grand club. Félicitations enfin ! Aux Kangourous qui sont venu chercher à travers la France un billet pour l’Elite. Sans contestation possible. Sans peur. Invictus : 16 à 00. A l’aide de ses recrues, de ses efforts collectifs. De la maturité de ses morts de faim. D’une défense aussi. A l’aide surtout de ses nouvelles structures dignes de la première division. D’un pôle et des barres que l’on tord et détord dans les salles de musculation. Comme un symbole : Manu Maguet était du côté de Pessac cette fois. Longtemps joueur puis entraîneur du club aixois, il venait de démontrer que le vent avait tourné. Qu’il claquait comme une gifle à la face d’Aix. Longue vie aux Kangourous. Que leur Elite soit belle ! Merci pour ce coup de fraîcheur dans notre championnat français !

Et puis quand le ciel est noir, les mauvais présages s’accumulent. Alors c’était tout sombre pour les anciens pensionnaires. Un peu grabataires faut bien dire. Quand on descend en deuxième division, souvent c’est pour longtemps. Un championnat de chien. Météores comme Iron Masks. Mousquetaires et Servals en D3. Beaucoup d’autres ont même disparu. Un vrai cimetière d’éléphants on vous dit. Les Templiers sont venus confirmer la tendance du week-end. Le second match de barrage. Lax retourné dans le short de son père. Les Cougars avaient tout misé. Toute la saison sur un match. Un retour. Marc Verica le sauveur. La vérité. Révélant au passage : le potentiel réel des Cougars cette saison. American Quarterback Addiction. Comme par magie, la défense Cougars avait retrouvé tout son mordant. Des crocs comme jamais. Et 1. Et 2. Et 3 zéro. Ou plutôt 20 à 00 pour les locaux. En trois pertes de balle Templiers et autant de TDs aériens pour Vérica, le match semblait plié. Marc, il en passera 7 à une équipe sous le choc. Pour un score de 46 à 21. Mais que faut-il attendre des Cougars pour 2013 ? Son fond de jeu. Ses recrues ? Une immense inconnue. Une résurrection ? Piqué dans leur ego comme des Dauphins de Nice ? Possible. Ils ont pour eux cette école de formation. Réputée. Alors : Que les jeunes prennent le pouvoir du club avec le consentement des anciens ! C’est le moment. Les Templiers vont quant à eux retrouver leurs petites habitudes en D2. Dangereux. Frappés par un nouveau traumatisme. Passé à côté, par manque de lucidité tactique ? Le club d’Elancourt sombre en silence. En manque d’une jeunesse insolente. Moins attrayant que ses voisins sans doute. Ne possédant plus de Perez Mattison pour servir de vitrine. En quête d’identité, surement. Gladiateurs aux dents longues, Météores dans l’ombre et autres Corsaires les attendaient déjà à la sortie des vestiaires. Gentils accompagnateurs d’un club en fin de vie. Là aussi.

Bonjour amis Niçois ! De la polémique, vous en voulez ? Restez brancher sur le Foot français, vous en aurez ! Cette semaine on avait décidé de ne pas faire de vagues, sur la côte bleue. Ca change un peu voilà tout. Vous n’aurez rien : bande d’assoiffés ! Pas plus ici qu’ailleurs. Spartiates, Verica, Dauphins, DTN et politique fédérale : Rien de rien. Le match de Playoff dans le Sud : Black Panthers vs Dauphins de Nice. Sa physionomie. Assez proche du match de barrage Nord en définitive. Et beaucoup trop d’erreurs du côté des prétendants pour espérer l’emporter. Thonon-les Bains n’en espérait pas tant. Joueurs comme entraîneurs niçois pour trois « boulettes » sur équipes spéciales. 21 à 00 dès le premier quart-temps. L’affaire semblait pliée. Le trio infernal Laury-Hall-Kiernan tente de garder le ballon au chaud, d’user physiquement son adversaire. Malgré cette démonstration de puissance, Nice joue le coup à fond. Recolle au score. Accroche les hommes de Legault jusque dans le 4ème quart. Ils avaient du cœur c’est Dauphins là. Quoiqu’on en dise. S’acharnant à démontrer qu’ils méritaient tout. Plus en jambes, plus inspirés aussi et faisant le jeu, ils vont à nouveau révéler les faiblesses du système savoyard. Avec l’Arrogance comme vertu, les niçois ne comptent plus qu’un TD de retard au tableau d’affichage ! Thonon doute en attaque, impensable. Mais voilà : des erreurs « en veux-tu en voilà »… Emportés par leur fougue, les Dauphins devront réviser les règles sur équipes spéciales, dès leur retour en mer. Une nouvelle erreur, cette fois à 2 points. Peu importe ! Nice repart et remonte le terrain. Flag Flag et Reflag. Par manque de discipline, les protégés de Donivar ne parviendront pas à créer la surprise. Ils remportent pourtant la deuxième mi-temps sur le score de 14 à 02. A l’année prochaine donc, pour l’équipe « Cendrillon » de cette saison. Même si la confirmation est souvent plus périlleuse que la révolte ! Thonon monte à Paris. Même s’ils finissent avec beaucoup de questions sur l’ardoise de l’inspecteur Larry. Le travail nécessaire pour préparer une finale inédite… face aux Spartiates d’Amiens.

Historique ! Le Flash de la Courneuve ne disputera pas une huitième finale consécutive. Et voilà que se profile le spectre. Celui des Argonautes. Week-end douloureux pour les vieux. Mais La Courneuve possède aussi la jeunesse. A venir. Débordante. Ambitieuse. Prête à en découdre sur tous les terrains de France pour écrire de nouvelles pages jaunes et noires. Pour l’heure, la marche c’est raté. Un coup d’arrêt qui marque un tournant, un changement de génération évident. Le match fut pourtant splendide. Technique. Physique. De l’enjeu. Du suspens. Une arène et ses guerriers. Les Spartiates n’ont pas tremblé. Tout osé. Et jeté les jeunes dans le fausse au Flash. Agressive. La fébrilité venait de partout. Elle se cachait alors dans toutes les têtes. TURNOVERS. Voilà qui pourrait résumer à lui seul cette journée de championnat décisive. 7 à 6 au tournant du match. La pression Couvin KO. La Courneuve récupère et s’échappe balle en main pour creuser l’écart. Le banc parisien exulte. Bien sûr, ces finales de Conférence ne pouvaient se terminer sans une nouvelle polémique. Un litige pour certain. Un scandale pour les autres. Le corps arbitral : la glorieuse incertitude du sport. Flag. Le Toudown est annulé… pour une conduite anti-sportive ! Ah bon ? Mais la défense n’est pas rassasiée. Attaquer Durand, la clef, la cible. Des Flashs plein les yeux. Des éclairs partout. Les Spartiates acculés. Mc Grady tente de forcer le destin, à la passe. Faire taire ses détracteurs ! Encore prouver. Mandy est libre pour 6 points d’avance. Amiens décide alors de défier le Flash dans les tranchés. Devant. Là où ça fait mal. Où l’on ne peut mentir. Et puis : Thorrignac 16 à 13. Récompensant les siens. Sa défense. Son équipe. Le travail d’une ligne offensive puissance. Mobile. Décisive. Jusqu’au bout. Mc Grady et le Flash échoueront finalement dans leurs dernières tentatives. Trop juste. Trop tard. Comme souvent cette saison, les franciliens ont joué dos au mur. Trop près du précipice. Le coup de sifflet final délivre les Spartiates. Félicitations ! Ils disputeront leur 4ème finale en huit ans…
Epilogue d’une saison mouvementée : Amiens et Thonon-les-Bains seront opposés pour le titre. Du jamais vu. Cette finale opposera surtout deux entraîneurs. Crimer vs Legault. Deux philosophies de jeu aussi. Les Spartiates parviendront-ils à contenir le trident des Black Panthers, limiter les Big Plays, Trick Plays et autres Playactions de Sprauel. La jeunesse au Nord face à la discipline au Sud. Deux Quarterbacks français. Durand vs Sprauel. Deux organisations. Le pôle vs la formation maison. Une équipe de mercenaires face à un esprit plus familiale. La modernité contre la tradition.

La vérité viendra, pour notre plus grand plaisir des terrains.

Photo: Guillaume Mouchet