Bref... and “the show must go on”... Comme disait un fameux moustachu...
Et pendant ce temps-là, un célèbre WR est bien loin de tout ce tumulte -même si son avenir est loin d'être assuré... Petit parcours choisi avec les commentaires traduits pour l’occasion de Chad, himself:
20 Février – 00h47, heure française « Ce que vous voyez là, c’est du concret. Bonne chance pour le casser. »
20 Février – 23h35, heure française « Suis parti me relaxer à la mer, musique, cigare, Red Bull, regarder les gens qui passent. »
21 Février – 20h11, heure française « Suis en train de conduire là pour aller me bouffer un truc. La QX56 a l’air vraiment sympa. »
21 Février – 21h21, heure française « Viva Mexico Cabrones »
Au moment d’écrire cet article, je me suis posé la question suivante : « comment l’articuler ? » Comment expliquer la situation des Bengals aujourd’hui ? Ce qui me semblait intéressant, c’était d’évoquer le parfait décalage entre la vie bohème du WR star de Cinci et la situation détestable de la franchise des Bengals aujourd’hui.
Il y a un an, les Bengals sortaient d’une saison riche en promesses. 10 victoires, 6 défaites. Une draft riche & réussie, symbolisée par l’apport de Rey Maualuga, Bernard Scott etc… Cincinnati se projetait en avant et souhaitait confirmer son impact dans une division écrasée sous le poids de la rivalité Pittsburgh – Baltimore.
En vain, ce fut une catastrophe. 4 malheureuses victoires pour 12 défaites cette saison. Coach Marvin Lewis y fut tout près d’y laisser son tablier. Cependant, contre toute-attente, il fut conforté dans ses fonctions.
La traditionnelle histoire de l’équipe qui ne confirme pas et qui ne répond pas aux attentes placées en elle ? Non. Pas tout à fait. Cincy, c’est un monde à part avec ses joueurs forts en gueule. Et ça, les semaines qui allaient suivre, allaient le démontrer.
Tout commença, début Février, lorsque Carson Palmer déposa une demande de trade, vite rejetée par les patrons de Cincy. En vain. La chaine de télé locale WCPO fit un reportage pour montrer à quel point Palmer était décidé : maison mise en vente, ultimatum : « c’est un trade ou la retraite ». Qu’est ce qui poussait Palmer à réagir ainsi ?
Carson Palmer était le n°1 de la draft de 2003. A l’expiration de son contrat de rookie (fin de la saison 2005), les performances de Palmer furent telles qu’elles lui ont permis de signer un contrat de 97 millions $ (fin du contrat : 2014). Palmer est un bon QB. (8 saisons, 154 TD, QB rating : 86,9). Mais il n’a jamais confirmé. Pire encore : une vilaine blessure en 2008 allait le rendre moins mobile dans sa poche. Pourquoi souhaitait-il un trade ? Pourquoi n’a-t-il jamais confirmé ? On verra cela un peu plus tard.
2008 : Chad Headache .
Pour le moment, il nous faut revenir sur une période bien précise :
- Le 13 Janvier 2008, un Chad « 85 » Johnson entama une croisade personnelle afin de pouvoir être « traded » dans une autre équipe. Lors du show d’ESPN « Mike & Mike », Chad expliqua la chose suivante : « On m’a dépeint comme quelqu’un d’égoïste, une sorte de cancer pour l’équipe. C’est quelque chose qui te blesse… Et cette année, on m’a pointé du doigt. Si la franchise et l’équipe veulent aller en play-off, ils doivent régler ce problème. Des choses ont été dites et personne ne m’a défendu. »
A l’issue de ce passage radio, Coach Marvin Lewis réfuta toute possibilité de voir jouer Chad Johnson sous un autre maillot.
- Le 4 Février 2008, Drew Rosenhaus, l’agent de Chad, expliqua que ce dernier ne passerait pas son temps à cirer le banc. Ce fut dit de façon habile ; on supputa que Chad allait jouer, que ce soit à Cincinnati ou ailleurs.
- le 14 Février 2008, Coach Marvin Lewis réaffirma qu’aucun trade n’était en discussion. Sauf que les médias annonçaient pendant ce temps que Chad était en négociations avec les Redskins. La grande gueule de Cincy rajouta au tumulte, en déclarant : « Appelles-moi Dan. » (Daniel Snyder est le propriétaire des Redskins).
- Sur « NFL Network’s Total Access », Chad Johnson persiste et signe. Il refuse toute éventuelle hausse de salaire et réclame textuellement « un changement de scénario. » S’en suivit une période où le WR refusa systématiquement de parler à la presse avant de sécher les premiers camps d’entrainement de Cincy.
- le 16 Avril 2008, Chad Johnson met fin à sa période de silence et déclare vouloir être trade avant la Draft. Le jour suivant, son coéquipier T.J. Houshmanzadeh estime qu’OchoCinco doit partir pour le bien de l’équipe (moment essentiel qui permet de comprendre pourquoi Housh n’a pas terminé sa carrière aux Bengals)
- le 22 Avril 2008, les Cincinnati Bengals ont refusé officiellement une demande de trade des Washington Redskins : Chad Johnson contre un 1er tour de sélection à la draft 2008 + un tour de sélection à la draft 2009.
- le 3 Juillet 2008, neuf jours avant les training camp d’été, Chad enterre provisoirement la hache de guerre au micro d’ESPN : « Suis-je de retour ? Ouais, je suis de retour. »
Sauf que le mal est fait auprès des fans, furieux de voir un comportement de diva pareil. Chad se fera longuement critiquer, conspuer, siffler…
Back in 2011 – Cincinnati Circus.
De retour en 2011 donc, Carson Palmer lâche la bombe et réclame un trade. Apprenant la nouvelle, Chad « OchoCinco » Johnson fait feu de tout bois sur tweeter :
« Carson Palmer demande un trade, sérieux ? Le dernier mec, à avoir fait la même chose à Cincy, a été crucifié par les médias et a du s’employer pour regagner la confiance des fans.
- Mon QB veut un trade et moi, je suis encore en train de me débattre de dessous le bus, là où mon coach m’a jeté pour avoir demander la même chose auparavant. Ca rime à quoi ? »
Pendant que l’évènement Carson Palmer secoue le petit monde des analystes, un Chad dépité prend à partie son meilleur copain Terrell « T.O. » Owens (Cinci Bengals – WR) sur tweeter pour une scène des plus surréalistes :
85 répondant à un fan : « OchoCinco est parti diner à l’extérieur afin de décompresser. Il en a assez qu’on le blâme pour le show de Carson Palmer sur NFL Network. Est-ce que c’est ma faute encore une fois ?
- Les médias, ils sont cools. Ils parlent beaucoup. Il y a quelques années, j’étais leur distraction favorite. J’en avais assez de perdre. Carson en a marre de perdre et c’est encore de ma faute ?»
85 envoyant un message à TO : « Mec, c’est ta putain de faute si mon QB veut prendre sa retraite. Je devrais te botter le cul parce qu’ils disent que c’est de ma faute. T’es vraiment qu’une diva ! »
TO répondant à 85 : “Moi aussi, je devrais te botter le cul pour m’avoir demandé de venir à Cincy. Ouais, c’est ma faute s’il arrête. Mais cela n’aurait pas été de la mienne si j’avais eu 15 TD au lieu de 9.
- Et carre-la toi profond avec ton idée de Batman & Robin»
85 répondant à TO : “Va te faire voir toi & tes TD. On a fini à 4- 12. Mon QB se casse et ils m’en tiennent comme responsable. Mais, moi, je te le dis : tu prends la moitié des responsabilités pour ces emmerdes. »
N’allez pas croire que Batman & Robin soient fâchés. Non, il s’agit de leur show habituel.
Le naufrage : à qui la faute ?
Les analystes ont tous leurs raisons afin d’expliquer le pourquoi du comment. Maintenant, lorsque je lis ces articles, j’ai l’impression de ne rien retenir ; le même effet que de lire l’horoscope. Nous sommes tous des entraineurs en herbe ; c’est bien connu. Nous avons tous notre analyse de telle ou telle situation.
J’ai préféré m’arrêter sur les propos de Terrell Owens. T.O. a du bagage – et c’est peu de le dire avec ses 15 ans d’expérience. Sans son compère infernal, le propos peut s’avérer plus intéressant à être décrypter :
" Ton QB de franchise, il est censé emmener de l’avant ton équipe et vu ce qu’il arrive, ça doit pouvoir faire comprendre beaucoup de choses sur l’organisation. "
Sur le coup, je dois avouer que T.O. m’a bien fait rire en lisant de tel propos. C’est la figure de l’iceberg : Vous avez de prime abord la partie visible, mais vous avez également la partie immergée. T.O. oublie juste de dire que la lassitude de Carson Palmer vient du fait qu’il avait 2 divas comme WR à alimenter cette année. Je m’explique : les joueurs fantasques aiment faire le show sur le terrain. Individualistes dans l’âme, ils n’hésitent pas à s’exempter des tracés habituels de course, des schémas tactiques travaillés encore et encore ; tout cela pour suivre leur propre route, là où ils estiment avoir le plus de chance de créer de la séparation sur le terrain. Le QB attend son WR à tel endroit ; il n’y est pas. Bilan : 20 interceptions, 26 sacks. Une partie de l’explication tient à cela. Mais laissons T.O. continuer :
"- Je crois que, si tu regardes tout le talent que l’on avait à l’état brut dans l’équipe… mec, on a fini seulement à 4 victoires ; cela veut bien dire que cela fonctionne de travers. Durant l’année qui vient de s’écouler, j’ai vu des choses surréalistes dans l’organisation de cette franchise.
- Il y a des choses qui ne vont pas du sommet au bas de la pyramide. Tu peux débuter avec le proprio ; tu peux continuer avec les coachs et finir avec les joueurs. On est le produit de ce que font de nous les coachs, comment ils nous gèrent pendant la semaine. Bien entendu, on rentre sur le terrain et l’on essaie de gagner. Mais, pour atteindre notre plénitude, les coachs doivent nous mettre dans le bon sens de la marche.
- J’ai déjà fait des commentaires sur le fait que, pour gagner le championnat, tu te dois d’être parfaitement réglé du sommet de la pyramide au bas de la pyramide. Warren Sapp a mentionné Mike Brown… Même avant que je signe ici, ils me disaient que les proprios avaient changé. Clair. Je l’ai vu. Et puis, tu as le coach et puis tu redescends jusqu’à son équipe d’assistants. Offensivement, on a été mal coaché. »
T.O. louvoie habilement sur les récifs et évite malheureusement de se remettre en cause. Il n’a pas totalement tort, non plus. Faites concourir une équipe de Pro-Bowl pendant une saison ; je ne suis pas convaincu qu’elle irait loin. Une équipe, ce n’est pas une addition de talent fait de façon arbitraire. Non ! Tout le monde doit marcher du même pas
Ce sont les intérêts de l’équipe qui prime avant tout, à tout échelon, à tout moment.
De ce fait, l’échec des Bengals ne s’explique que trop bien. Les médias, alléchés par le potentiel tragico-comique d’une histoire qui réunirait Chad OchoCinco & T.O., recherchent actuellement le bouc-émissaire. Qui est le coupable ? Sauf qu’il n’y a pas de coupable. Tout le monde est responsable de ce marasme. Les coachs qui n’ont pas fait le boulot. Chad Johnson & Terrell Owens pour leur côté individualiste. Carson Palmer pour avoir baisser les bras etc…
Quid de l’avenir maintenant ?
Le malaise autour du staff des Bengals a pris fin tout dernièrement. Bob Bratkowski, le coordinateur offensif décrié, a été viré. Il devrait occuper le poste de coordinateur des QB chez les Falcons.
Les deux compères, en fin de contrat, ont commencé à « draguer » un autre grand parleur : Coach Rex Ryan. En effet, les New York Jets voient également son propre duo de WR arrivés en fin de contrat (Santonio Holmes & Braylon Edwards). L’occasion d’une ultime représentation du duo Batman & Robin dans la grosse pomme ? Personnellement, je serais surpris qu’une franchise prenne le risque de recruter un tel duo.
Outre les problèmes de caractères, Terrell Owens et ses prochains 38 ans semblent plus proches de la retraite.
Carson Palmer ? Il peut devenir le patron d’un escadron de petits jeunes talentueux, les Jordan Shipley, André Caldwell, Jerome Simpson, Jermain Gresham. Avec le départ du duo terrible, Carson Palmer n’a plus aucune raison de demander un trade. A mon sens, Palmer sera un Bengals l’année prochaine.
Laurent
trés bon article. Je sais pas ce qui est passé par la tête des dirigeants des Bengals quand ils ont décidé d'embaucher T.O. Ils avaient déjà un casse-boules dans le roster, ils se sont dits qu'avec 2 casse-boules ça serait encore plus rigolo ?? C'est du pur masochisme :)
RépondreSupprimerYa d'la r'cherche, là, vieux.
RépondreSupprimerTu verserai presque dans le people, dis donc. Fais attention, tu risques de te faire contaminer... Héhé...