GSU: 0-6 mais un bel avenir?

C’est une équipe de football qui n’a gagné que 9 matchs dans toute son histoire. Elle n’a d’ailleurs toujours pas gagné le moindre match cette année avec une fiche de 0-6. Et pourtant les Georgia State Panthers s’apprêtent à rejoindre la première division NCAA et jouent leurs matchs à domicile dans un stade NFL. Petit portrait d’une équipe qui pourrait faire parler d’elle dans le futur.

A la différence de Georgia University, Georgia State University n’est pas basée comme beaucoup d’autres facs américaines dans une petite ville campus mais en plein centre-ville d’Atlanta (installée d’ailleurs en partie dans l’ancien village olympique des Jeux de 1996). C’est une des raisons pour laquelle pendant très longtemps et malgré sa grande taille, elle n’avait pas d’équipe de football. (Comme bien d’autres grandes universités urbaines comme Marquette, St Joseph, George Washington, St Louis U, NYU, DePaul, U of Chicago, Boston U…). Mais en 2010, profitant d’une période de croissance importante et de l’agrandissement du campus, GSU s’est décidée à se lancer dans le football NCAA. Actuellement en FCS (IAA) les Panthers rejoindront la Sun Belt Conference et la FBS l’an prochain.

Leur head coach depuis la création de l’équipe ne manque lui pas d’expérience. Bill Curry a en effet un CV footballistique long comme le bras : Joueur issu de Georgia Tech il joua 9 ans en NFL. Il débuta aux Packers époque Lombardi et était le centre vainqueur du Superbowl I. Il perdit le Superbowl III comme centre des Colts et gagna une seconde bague de champion avec ces mêmes Colts lors du Superbowl V. Il fut Président de la NFL Players association. Reconverti comme entraineur il fut head coach à Georgia Tech (ACC coach of the year 1985), Alabama (SEC champion et coach of the year 1989) et Kentucky.

Curry qui était en semi-retraite comme analyste sur ESPN a pris cette nomination à GSU comme un challenge allant plus loin que le simple coaching d’une équipe de football. En plus de partir de zéro, créer cette équipe a été aussi la phase la plus visible d’une vaste opération de rénovation urbaine dans un quartier quasi abandonné d’Atlanta. Les terrains d’entrainement ont remplacé des friches industrielles, les bureaux de l’équipe ont été installés dans des bâtiments rénovés qui étaient il y a encore quelques années des squats. Quant aux joueurs que Curry a recruté, ils sont issus pour la plupart des quartiers défavorisés de la plus grande ville du Sud. Après avoir connu la pression extrême et les excès des grosses machines NCAA à Alabama, Curry, comme il le disait à « Sports Illustrated » il y a un an, a retrouvé la « pureté » du coaching qu’il décrit comme « le boulot où l’on doit donner confiance à des jeunes hommes. Pas juste pour le football mais pour la vie ». Curry prendra sa retraite à la fin de la saison quoi qu’il arrive, espérant laisser une équipe prête pour le niveau supérieur.

Le succès du programme est pour l’instant relatif. Si le début fut très prometteur avec plus de 30 000 fans au premier match au Georgia Dome le 2 septembre 2010, sur le terrain les performances ne sont pas exceptionnelles et pas forcément en progrès : 6-5 en 2010, 3-8 en 2011 et 0-6 cette année. Il faut tout de même dire que GSU ne fait pas dans la facilité avec régulièrement des équipes de FBS au programme (Alabama dès la première saison, cette année Tennessee et UTSA) et une présence en CAA qui est peut-être la conférence la plus solide de la FCS. Quoi qu’il en soit le potentiel est là avec une université importante (plus grande que sa voisine de Georgia Tech par exemple), riche (qui a lancé un programme de 10 ans d’agrandissement et de rénovations d’un milliard de dollars en 2006 !) et installée au cœur d’une ville et d’une région qui vivent pour le football NCAA.