Interview de Jim Criner des Spartiates

Jim Criner le head coach des Spartiates d'Amiens nous a accordé un entretien, l'occasion de parler notamment de l'année 2012 pour les Spartiates…

- A 71 ans vous voici de retour en France pour une nouvelle saison… Qu'est-ce qui vous pousse à revenir en Europe?
- C'est vrai que je pourrai tout simplement prendre ma retraite! C'est d'ailleurs ce que j'ai fait il y a 5 ans. J'ai une autre passion: La pèche à la mouche dans les rivières de l'Ouest où je vis. Et quand j'ai pris cette première retraite je m'y suis mis à fond! A tel point que j'ai encore gagné cet automne plusieurs compétitions internationales dont celle de Jackson Hole dans le Wyoming à côté de chez moi! Mais au bout d'un moment ce n'est tout simplement pas assez. J'ai envie encore de m'amuser, de participer à la vie du football et surtout de rendre à des jeunes tout ce que j'ai pu apprendre pendant toutes ces années. Et puis la vie ici est agréable. Ma femme me rejoindra en février.

- C'est donc ça le challenge de ce retour à Amiens?
- Oui. Je veux aider le football à progresser en Europe. Donner aux coaches et aux jeunes joueurs locaux les clés pour réussir et progresser dans ce sport. J'adore coacher et je veux donner mon énergie à ce programme des Spartiates pour qu'il grandisse.

- Votre échec à Aix en Provence c'est oublié?
- Ce n'a pas été vraiment un échec. Sur le terrain nous avons gagné la conférence Sud et ça s'est bien passé. Le souci là-bas a été ce qui se passait en dehors du terrain. Mon contrat n'a pas été respecté et il y avait trop de monde autour du club, trop de querelles et de jeux politiques internes. Je préfère garder en mémoire les bonnes choses que l'on a fait sur le terrain.

- Cette saison à Amiens vous allez donc donner sa chance à Paul Durand comme QB starter. Ne pas embaucher un QB US c'est un choix?
- Oui on l'assume parfaitement. Je connais bien Paul depuis mon premier passage aux Spartiates et je suis sûr que l'on peut réussir avec lui. Cela fait partie de ce que l'on veut mettre en place ici. Donner leur chance aux jeunes talents locaux, les encadrer pour qu'ils réussissent .

- Il n'y aura qu'un import cette année à Amiens. Comment l'avez-vous choisi?
- Nous voulons une équipe équilibrée, tournée vers l'attaque, une attaque "wide open" et nous allons lancer pas mal le ballon. Pour cela il nous fallait quelqu'un de mature qui puisse aider Paul, lui donner des options et une cible de choix. Nous avons donc recruté Sean Fullerton (NDLR: voir son portrait ci-dessous) qui connait le football européen, qui est un joueur complet. En plus de ce qu'il apporte comme receveur il pourra être un excellent returner et aussi donner un coup de main au poste de safety.

- Quel sera l'objectif de cette saison?
- Je crois qu'avec tous les jeunes talents qu'il y a dans cette équipe nous pouvons être compétitifs dès cette saison. On va travailler fort pour cela et on espère être présents en haut de tableau et venir titiller le Flash.

- Dans 10 jours vous serez un des acteurs du "Clinic in Amiens", que pensez-vous de cet événement?
- Pierre Trochet qui en est le principal organisateur a pour objectif d'en faire le meilleur clinic de coaching en Europe. Un rendez-vous annuel à ne pas manquer. Il y aura déjà cette année un plateau exceptionnel (NDLR:en plus des coaches annoncés dans notre article du mois dernier seront aussi présents Larry Legault et Philippe Gardent). Tous sont très motivés pour partager et aider les jeunes coachs européens. Je crois que c'est très important quand on débute dans ce métier de côtoyer des gens expérimentés qui peuvent vous amener des choses nouvelles. J'ai eu la chance par exemple de rencontrer Vince Lombardi quand j'étais jeune coach et je peux encore aujourd'hui me rappeler de chacun de ses conseils… L'an prochain je pense qu'il y a aura encore plus de grands noms du coaching. Dick Vermeil qui a failli venir cette année devrait être présent par exemple… Je suis vraiment très excité de participer à ce clinic et j'ai hâte d'être dans 10 jours.

- Vous avez été coach à Boisé State. Une réaction à la non sélection pour un BCS Bowl des Broncos?
- Le système BCS est tout simplement injuste et je suis très déçu par ce qui arrive encore à BSU. Les Broncos vont être obligés de changer de conférence et rejoindre la Big East pour espérer enfin être traités comme les autres. C'est dommage car rejoindre une conférence qui joue à l'autre bout du pays ça ne rime à rien. De manière plus large je trouve que le système BCS est préjudiciable au football en général. Les jeunes talents veulent tous aller dans les deux ou trois grosses conférences qui ont accès aux retransmissions télé, à la NFL… Et se retrouvent souvent sur le banc au lieu de jouer comme starters dans des universités plus petites. C'est du gâchis.

Merci à coach Criner et à Pierre Trochet pour avoir permis cet interview.

Sean Fullerton (1,89 m/89 kg, 25 ans) vient de Western Oregon (NCAA Div. II) la même université que John Breza le LB du Flash et un des endroits où a coaché le head coach du Flash Cam Olson. Ce receveur a eu là-bas les stats suivantes: 128 réceptions, 1,704 yards et 12 TDs. Il a été nommé lors de son année senior dans la 1st Team All GNAC en 2009 après une saison prolifique (67 réceptions, 838 yards et 6 TDs). Ce sera pour lui sa seconde saison en Europe après une expérience en Autriche au sein des Danube Dragons où il a été le meilleur WR du championnat en yardage (29 réceptions pour 551 yards et 8 TDs). Son QB là-bas était l'ex Black Panther et futur Kang Jimmie Russell. Il peut également jouer sur équipe spéciale (+ de 354 yards sur retour et 2 TDs)et comme safety.