Interview de Stan Bedwell, QB des Wild Boars de Kragujevac

A quelques jours (ce sera le 28 mai) de la demi-finale de l’EFAF Bowl à Thonon-les-Bains (74) nous avons voulu en savoir plus sur les "Sangliers Sauvages" de Kragujevac. Le club Serbe a gagné les 3 derniers championnats de son pays. Mieux, l’équipe est invaincue dans son championnat depuis le 18 mai… 2008 ! Cette saison, Stan Bedwell est de retour au club. Ce QB américain connait très bien le football Serbe pour y avoir déjà gagné un titre avec les Wild Boars. A 26 ans, il a aussi joué en Suisse, Finlande, Espagne, Danemark… Cette saison il pourrait passer la barre des 20 000 yards et 250 touchdowns en Europe…
Rencontre avec Stan Bedwell, QB et Head Coach des Wild Boars de Kragujevac.

-Parle nous un peu du football Serbe, encore inconnu en France…
-Un peu comme dans tous les pays Européens, les deux meilleures équipes sont très bonnes. De 3 à 6, les équipes sont compétitives. Les deux dernières ont généralement beaucoup de mal. Une chose est sûre, le niveau augmente d’année en année. Les joueurs sont ultra motivés ici. En plus, chaque année des coaches ou anciens coaches NFL ou NCAA viennent partager leur expérience et leur savoir avec les coaches locaux pendant plusieurs semaines. Et l’intérêt du public est de plus en plus important. La première division Serbe draine une moyenne de 1000 spectateurs par match dans les stades.
J’ajouterais que notre équipe et celle de Belgrade (Vukovi) seraient competitives dans n’importe quel championnat européen. Les deux dernières saisons, Vukovi a gagné la Central European Football League et en 2010 ils ont perdu seulement de 3 points dans un match de pré saison face aux futurs champions d’Autriche.

-Revenons aux Wild Boars. Vu de France, l’équipe semble jeune mais évolue tout de même avec 3 imports, exact ?
-Nous sommes un roster de 75 joueurs. Je fais office de Head Coach, Coach QB et QB. Nous avons également signé deux athlètes, des jumeaux, qui sont capables de jouer WR et DB. Bryan Payton a joué à Oregon State et Jeremy Payton à Arizona State. Ils forment surement la meilleure paire d’import que j’ai vu durant ma carrière.

-Quelles sont les forces et les faiblesses de ton équipe ?
-Question difficile pour moi… En ce qui concerne nos forces, je dirais que nous jouons en équipe. Nous sommes confiants en nos qualités et nous savons rester concentrés tout au long d’une rencontre. Nos joueurs ont fait un job extraordinaire cette année en réussissant à prendre les matches les uns après les autres sans jamais sous-estimer nos adversaires.
Notre principale faiblesse, c’est que nous n’avons jamais été poussés dans nos retranchements. Nous ne savons pas comment nous allons réagir face à une forte adversité. Et puis, sans rentrer dans les détails nous avons quelques détails à améliorer sur nos équipes spéciales.

-Que sais-tu du Football Français ?
-Je sais que c’est un des meilleurs championnats après l’Autriche et l’Allemagne. Le Flash a été très bon sur les scènes nationales et internationales ces dernières années. Je suis également impressionné par le parcours de Grenoble. Je connais Cédric Esserméant depuis des années et je suis très content pour les Centaures. Au final, il est clair que le championnat Elite Français est largement supérieur au championnat Serbe.

-Et les Black Panthers?
-Je connais un peu Thonon-les-Bains. J’ai parlé avec Coach Legault par le passé et je connais certains de leurs anciens joueurs étrangers. Je dois dire que j’ai toujours entendu de bonnes choses de la ville et de l’équipe. J’ai beaucoup de respect pour le programme qui existe là-bas et pour leurs succès passés. Je suis impatient de jouer cette rencontre…
D’un point de vu footballistique, je vois que l’équipe joue à nouveau du Wing-T… Dimitri Kiernan et Fred Wells courent très bien avec la balle. Max Sprauel est très bon dans ce système et semble un vrai leader sur le terrain. Il lance le ballon à ses receveurs quand il faut. Défensivement, ils frappent fort et sont très agressifs. Nous sommes donc très impatients de jouer contre un adversaire de cette qualité et j’espère que ça sera un beau match.

-Selon toi, quelle sera la clef du match?
-Nous devons faire ce que nous faisons depuis le début de la saison : Préparer ce match comme les autres, ne pas nous faire prendre dans l’euphorie d’une demi-finale…
Sur le terrain nous devons impérativement ralentir leur jeu de course et les forcer à lancer. En attaque, comme d’habitude, l’idée sera de prendre soin du cuir et d’avancer les chaines. Si on y arrive, nous marquerons.

Julien