Dans la chronique hebdomadaire de Peter King sur SI.com , l'auteur nous emmene à bord du 5ème bus des Saints, rentrant à l'hotel après le Superbowl. Ce bus était celui des fans "VIP"et des familles des joueurs. King nous décrit cette joyeuse troupe chantant les refrains de "Who dat" et de "When the Saints..." dans une parfaite extase euphorique, une troupe aussi incongrue, mélangée et surprenante que la ville de la Nouvelle Orléans... L'archevêque catholique de la ville , P Hannan, 97 ans, poussant la chansonnette aux côtés de la petite amie de Reggie Bush, la starlette "hot" Kim Kardashian. Le genre de mélange qui ferait tousser partout dans la pudibonde Amérique mais qui EST la Nouvelle Orléans. Une ville sur le fil, qui sait qu'elle peut être balayée et submergée demain matin et qui en conséquence vit comme si ce demain n'existait pas, au bout de ses nuits, métisses, créatives, chaudes, alcoolisées mais aussi religieuses, sophistiquées, chics et un rien démodées.
C'est un peu ça l'histoire de ce Superbowl, la victoire de cette ville atypique, rebelle et scandaleuse dans un show aseptisé, le plus regardé de l'histoire de la télé américaine, événement reflet d'une Amérique qui se replie sur ses valeurs conformistes en ces temps de crise. La victoire aussi d'une équipe qui dans le jeu a parfaitement collé à cette image. Prenant des risques (l'échec du 4ème down en fin de première mi temps, le retentissant succès du onside kick de la reprise, le jeu qui a peut être fait basculer le match) quand les Colts s'enfermaient dans un jeu conservateur. A l'image de cette fin de second quart où ils ne tentent rien de mieux que 3 courses au centre pour finalement rendre la balle aux Saints, encaisser trois points et redonner de l'espoir à leurs adversaires. Les Colts, représentant de l'Indiana, le "Hoosier State", un terme qui veut à la fois dire "paysan" et "conservateur", l'état "du bon sens près de chez vous " comme disait la pub du Crédit Agricole, le parfait contraire de ce que peut représenter la Nouvelle Orléans dans le paysage américain.
C'est quand la No Fun League se fait surprendre et sort des ses gongs qu'elle devient géniale et on ne remerciera jamais assez ses Saints pour l'avoir fait. L'audace de cet onside kick (un jeu que K Morstead le kicker rookie n'avait jamais tenté en match de tout sa vie de joueur!, un jeu baptisé "ambush", "embuscade", par coach Payton, un nom on ne peut plus approprié), restera le symbole de leur triomphe. Un triomphe qui donne le coup d'envoi du Mardi Gras le plus long et le plus délirant que le Quartier Français ait jamais connu. Le triomphe d'une équipe, d'une ville, d'un état d'esprit, d'une renaissance.
Jamais le slogan cajun "Laissez les bons temps rouler" n'aura eu autant de sens. Merci pour cette bonne bouffée d'air, qui a défaut d'être frais, tout de chaleur moite et de vapeurs de bourbon qu'il doit être composé, nous fait le plus grand bien!!
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