L'équipe de la semaine

On approche déjà de la mi-course en conférence Nord de Casque d’Or et il ne reste plus qu’une seule équipe avec une fiche parfaite : Les Caïmans du Mans. Ces derniers se sont imposés chez l’autre équipe surprise de ce début de championnat les Léopards de Rouen. Nous en avons profité pour demander quelques nouvelles Sarthoises à Philippe Laville, de retour dans son club de toujours comme Président et toujours aussi passionnant à lire et à écouter :

- Qu’est ce qui vous a convaincu de revenir dans le foot us ?

- J’ai quitté les Caïmans 72 du Mans en 2003, faute de temps à leur consacrer. J’étais également à l’époque président du Comité Départemental de la Sarthe que j’avais créé et président de la Ligue des Pays de Loire. J’étais au club depuis sa création en 1985. D’abord comme joueur puis en 1991, je suis devenu dirigeant. J’ai participé à la création de l’équipe universitaire qu’un gars visionnaire qui se nommait Gaël Guillet avait mis en mouvement. J’ai fédéré son projet et celui du club. Nous étions alors en avance. Grâce à lui, l’université du Maine avait accepté d’accueillir le football américain comme sport à part entière et unité de valeur dans certaines filières universitaires.

C’est à ce moment-là que les Caïmans 72 sont devenus Etudiants Club. J’ai alors imaginé un projet se basant sur le vivier universitaire. On avait alors une équipe universitaire, la seule en France, existant, se développant au côté de l’équipe du club affiliée à la FFFA. Au total, 120 pratiquants. Environ 60 étudiants licenciés au SUAPS et 60 pratiquants licenciés à la FFFA. Certains faisaient doublon, évoluaient dans les deux entités. Pour jouer contre d’autres équipes universitaires, l’équipe de la fac est allée en Allemagne. On a accueilli au Mans des universités étrangères. Dans le même temps, l’ambition club était de jouer au plus haut niveau. On avait planifié de faire cela en six ans. Il a juste fallu deux ans pour accéder en élite. On n’était pas préparés mais on a joué le jeu, trop enflammés par cette réussite. On est parti à 8 clubs en élite en 1994. Trois ans plus tard, l’élite ne comptait plus que 4 équipes. La moitié des structures avait coulé ou s’était liquéfiée. Nous, on a fait la saison de trop pour « sauver » la première division française. On a pris des branlés, inscrit un seul TD durant la saison (6 matchs) et le club a explosé. Mais on a réussi à ne pas disparaître. Sur les 12 dirigeants de l’époque, je suis le seul à être resté. J’ai accepté d’être président. Pas facile. Le club était en lambeaux. J’ai alors proposé aux gens restants (40 sur les 160 licenciés) de travailler sur le très long terme, de tout recommencer, de créer un Comité Départemental et de promotionner le flag, activité qu’à l’époque la FFFA mettait en avant. J’avais un projet un petit peu fou. Comme celui lié à l’université dix ans plus tôt. Cette fois-ci, c’était de créer un championnat départemental de flag où une multitude d’équipes de jeunes joueraient les unes contre les autres. Pas trois, quatre, mais 10, 15, 20... J’avais planifié cela sur 10 ans. Ça s’appelait la Jungle Ligue. J’ai présenté cela à la FFFA. Ils m’ont donné leur accord. Quand je suis parti en 2003, au bout de trois ans, le département de la Sarthe comptait 8 clubs affiliés à la FFFA. En tout une quinzaine d’équipes différentes s’étaient déjà affrontées. Qui se souvient des Aigles d’Allonnes, des Mammouths de Bonnétable, des Gorilles de Savigné-L’Evêque ou des Koalas du Mans ? Trop peu de monde…

Grâce à un emploi-jeunes, on allait porter la bonne parole dans les communes, les MJC de tout le département. Puis, on montait des équipes et ensuite on essayait de constituer des structures autonomes ou rattachées à des MJC si cela était possible afin de faire perdurer l’activité. Dans le même temps, j’avais pris la tête de la Ligue des Pays de La Loire/Bretagne qui était à l’agonie. Le but : Redynamiser le foot US dans l’Ouest et permettre à la Bretagne d’avoir à terme sa propre ligue. Là encore, je suis allé voir la FFFA et Frédéric Paquet. Je lui ai demandé qu’il permette à la Ligue des Pays de Loire/Bretagne de créer un championnat autonome pour que nos clubs tous affaiblis puissent se régénérer. Il a accepté. On a donc mis en place le premier championnat régional qui n’en portait pas le nom avec un contrat moral avec la FFFA. Dès qu’une équipe irait mieux tant structurellement que sportivement, elle réintégrerait le « circuit national ». Cela a porté ses fruits puisqu’après la FFFA a officiellement accepté la création de championnats régionaux gérés par les Ligues et la majorité des équipes ont pu se reconstruire. Quand je suis parti du foot US, j’avais la sensation d’avoir relancé la machine : Un véritable vivier de jeunes en Sarthe issu flag, un club retrouvant un chemin à suivre, une vraie relation avec le milieu universitaire, un environnement régional en devenir.

Je suis revenu aux Caïmans 72 du Mans de la même façon qu’avant : Pour servir. Je n’ai pas d’ambition dans le football américain uniquement celle d’être au service de ce sport que j’adore. Les personnes qui m’ont parlé du club ont su jouer sur la fibre Caïman. Je suis attaché à ce club parce qu’il est pour moi le seul lien direct avec le football américain alors qu’à un moment en étant journaliste, j’ai vécu des sports et du football américain. Quand j’ai repris le destin de ce club aujourd’hui trentenaire, j’ai fait le simple constat qu’il s’était, en dix ans, recroquvillé sur lui-même, qu’il n’avait pensé qu’à lui-même et pas aux choses qui l’entouraient. Certaines choses avaient définitivement disparu : Plus de flag, plus aucun autre club au sein du CD 72, la pratique universitaire enterrée alors qu’elle s’est développée dans le même temps en France. Le club avait aussi perdu sa place médiatique en Sarthe et de façon populaire auprès du tissu économique local. La bonne surprise, c’est que sportivement et structurellement, il y avait en interne des hommes compétents, de vrais passionnés. Que sur le gridiron, il avait beaucoup de choses de faites grâce notamment à l’ancienne présidente, que le club était remonté en D2. Et puis il y avait aussi la Section Sportive Scolaire, un joyau que seul Le Mans possède actuellement. Tout cela a fait que je suis revenu assez confiant.

- Vous vous attendiez à ce que le club ait d’aussi belles performances cette saison?

- Oui et non. Pour parler de cette saison, on a fait une équipe pour regarder les yeux dans les yeux chaque équipe de la Conférence Nord. On a fait le constat à l’inter-saison que si l’on ne faisait rien pour muscler notre équipe, on risquait d’avoir une saison difficile. On a donc fait notre premier combine de notre histoire en août dernier. Cela a séduit quelques renforts français. On ne s’est pas trompé dans notre recrutement au niveau des imports. Et on a surtout bien négocié le départ de Martin Ricard à Amiens. Le tandem Jean-Baptiste Gassies, CTR et responsable de la Section Sportive, et Charles Paviot, CTN et GM des équipes de France, fonctionne bien. On a 14 entraîneurs diplômés au niveau du club. Un vrai staff. Mais au-delà des performances de cette année, tout le club a adhéré au projet que j’ai mis en place. Comme d’habitude dans tout ce que je fais ou que j’essaye de faire, je me place dans le long terme. A l’été 2012, j’ai donc écrit un carnet de route de 80 pages qui s’appelle « En route vers 2022 ». Il sert au club, aux dirigeants, à nos partenaires, aux collectivités pour montrer qui on est, ce que l’on veut devenir et là où on veut aller. Le projet est simple : il est souvent celui de beaucoup de club, faire de notre organisation une référence nationale. L’astuce est juste de baliser le terrain pour y arriver et aujourd’hui, on en est très loin. On y arrivera par nos résultats (ils viendront forcément avec c’est une évidence), mais on pourra y prétendre par notre structuration et notre implantation au niveau local. En gros, notre projet est de devenir une force vive sportivement en Sarthe et de s’implanter de façon durable dans notre bassin de population comme peu de clubs ont déjà réussi cela en France. Cette année, c’est vrai, les résultats sont bons en ce début de saison. Mais nous savons qui nous sommes, ce que nous valons vraiment et où nous voulons aller.

- Quelle est la force des Caïmans cette saison?

- L’instinct de survie. En ce sens que nous savons que nous sommes dans un championnat dur, très dur avec des équipes que nous respectons. C’est parce que nous avons choisi de respecter tout le monde que nous sommes aujourd’hui à une fiche plutôt flatteuse de 4-0. Quand on regarde notre début de championnat, nous n’avons écrasé personne comme les Glads sont en train de le faire à présent. On a juste trouvé les moyens tactiques et les ressources mentales pour finir plus forts que nos adversaires. Notre défense est peut-être la meilleure de cette Conférence quand notre attaque est celle qui a certainement le plus de mal à se mettre en place. Contre Amiens et Rouen dans des rencontres très fermées, nous sommes menés à la mi-temps et on s’impose sur le fil. Certains diront avec chances, d’autres grâce à notre envie de ne pas mourir. C’est surtout là-dessus que nous arrivons à faire ce début de championnat. Et bien entendu, grâce au travail exceptionnel que font Jean-Baptiste Gassies et Charles Paviot pour tirer le meilleur d’un groupe bien plus homogène que l’an passé. Notamment avec l’arrivée de quatre joueurs de Caen et Nantes, ce qui n’est pas évident à gérer surtout que certains ont des postes clés, et de nos deux Américains qui sont de vrais exemples pour notre organisation. Sur le terrain en matière d’implication et d’abnégation. Mais aussi en dehors.

- La réception contre les Gladiateurs au MMArena s’annonce comme LE choc de la saison régulière, excité par cet événement ? Quels objectifs vous donnez vous pour ce match ?

- Jouer au MMArena est pour nous colossal et surtout un véritable honneur. Pour le sport amateur manceau et également pour le football américain français. Qui pourrait en rêver ? C’est comme si les Gones de Lyon jouaient à Gerland ou les Blue Stars dans l’antre de l’OM. Dans notre projet « En route vers 2022 », il est écrit qu’en 2020, nous avions l’ambition de frapper aux portes du MMArena en leur demandant si il existerait une possibilité d’y jouer un jour. La disparition de la structure du Mans FC a précipité les choses. Cela nous a mis dans une position incroyable. Pour la petite histoire, c’est le consortium de Le Mans Stadium qui nous a invités à les rencontrer. Il pensait que nous étions également un club pro ou semi-pro. Ils n’avaient aucune idée de ce qu’était le foot US en France. Nous y sommes allés humbles et respectueux de la chance que nous avions. On a d’abord participé à la venue de l’équipe de France en favorisant nos réseaux pour que le match se fasse. On a pu ensuite y jouer et on y retourne cette saison. Mais cela ne s’est pas fait comme ça. On doit faire nos preuves à chaque seconde. Ce match est très lourd à gérer pour nous. Même si nous sommes loin de remplir le MMArena, la gestion d’une rencontre dans une enceinte comme celle-là de 25 0000 places est démentielle. L’an passé, entre les intervenants et les bénévoles qui ont participé à la préparation et à l’organisation, nous étions 150. Cette année, nous serons un tout petit peu moins du fait de la billetterie électronique gérée directement par le groupe Vinci. Pour parler du match en lui-même, l’objectif de cette saison est de faire aussi bien en terme de tout. D’organisation car nous sommes « regardés » par la Ville du Mans, Le Mans Stadium et les autres clubs manceaux. D’affluence car nous espérons faire aussi bien et pourquoi pas battre le chiffre de 2 600 spectateurs qui fut, l’an passé, la meilleure assistance en France dans le foot US pour un match de championnat organisé par un club. De spectacle aussi, pour faire en sorte que, comme l’an passé, les gens en sortent avis. Et enfin en terme de résultat, on cherchera juste à battre les Gladiateurs. Peu importe le score. Quant à la partie financière, on devrait gagner de l’argent. Comme l’an passé. Même si cela coûte énormément d’argent en matière d’organisation et que nous devons trouver pour cela de nombreux partenaires.

- Le retour du Mans en élite après tant d’années vous y pensez ? Un objectif à terme ?

- Quand on joue au MMArena face à une équipe française, on aimerait bien y jouer face à une équipe européenne. Ce stade le mérite. Donc pour cela, il faut jouer l’élite. Ensuite, je crois que les Caïmans 72 peuvent rêver d’élite pour eux et pour le bien du football américain français. Pour moi peu importe le nombre de clubs en élite, 8, 10, 12. Il faut des clubs forts, structurés qui peuvent chacun apporter leur écot à l’implantation durable du foot US dans leur bassin de population et avoir des atouts à proposer. Sans remettre en cause leur légitimité sportive - car pour moi tous les clubs qui sont en élite le méritent sportivement -, il manque à certains clubs quelque chose en plus pour perdurer dans le temps. Notamment une identité capable d’avoir une dimension nationale comme à Aix-en-Provence, Thonon ou Amiens. Nos atouts à nous, ce sont la Section Sportive Scolaire et, pour le moment, la possibilité de jouer au MMArena. Si on peut y jouer plus souvent, cela fera peut-être le buzz sur les médias nationaux. « Tiens un stade magnifique qui va chercher une équipe de foot US pour l’animer. » Sauf si le soccer retrouve ici un club pro, ce qui est à l’heure actuelle loin d’être le cas, jouer en élite, ce sera alors pouvoir y retourner plus d’une fois par an. On travaille donc sur ce projet. On est en relation avec des entreprises locales de dimension nationale et internationale qui pourraient nous rejoindre si on monte en Division 1. Ils pourraient nous aider à revenir plus souvent dans ce stade et avoir, pour eux, des dates précises pour faire des réceptifs, occuper les salons VIP comme ils le faisaient du temps du foot pro. On a donc d’énormes atouts. Mais dans le même temps, nous nous n’oublions qui nous sommes. On a un stade où les lignes de foot US sont tracées en bleu. Nous ne sommes pas prioritaires sur ces installations. On a les subventions municipales très certainement les plus faibles de la Division 2. Notre lien de vie est un algéco de chantier. On a au quotidien les mêmes soucis que tous les clubs français : « mais qui va faire les chaîneurs ce week-end ? ». D’ailleurs comme l’an passé, quinze jours après avoir accueilli nos partenaires dans les salons VIP du MMArena, on les reçoit chez nous au stade Auguste Delaune sous un barnum pour que tout le monde revienne sur terre. Surtout eux. Bienvenue les partenaires dans notre « vraie réalité » !

- Bonnes équipes jeunes, coaching de qualité, des imports solides, c’est la formule gagnante dans le foot français aujourd'hui ?

- Malheureusement non. Ou plutôt si cela peut l’être sur un certain temps. Moi, je crois d’abord que la réussite dans le football américain est plutôt une histoire de rencontres. Celle d’un club avec un meneur d’hommes - qu’il soit coach, président – qui a une vision, un projet. Après, il faut être capable de perdurer. Ce que peu de clubs ont su faire dans le temps. Surtout pas nous dans les années 1990. Ce projet, c’est dire : « voilà aujourd’hui, oon est là. On veut aller ici. Après, on ne va peut-être par y arriver, mais on a un carnet de route, des balises. On va essayer d’aller le plus loin possible car on connaît la route, les étapes à franchir, les moyens qu’on va utiliser pour y arriver. » Ensuite, les rencontres peuvent se décupler. Ici, on rencontre un gars type Bernard Bonnet pour les Argonautes. Là, on a une chance incroyable d’avoir un visionnaire du football américain comme à Thonon. Plus loin, on séduit et surtout on fait adhérer une municipalité sur un projet concret, structuré comme à La Courneuve. La réussite du football américain, elle est là. Des rencontres et des gens visionnaires fédérateurs. Un peu comme quand Frédéric Paquet a dirigé le foot US français. Certains n’étaient pas d’accord avec lui mais il avait une vision, un but. Après les choses viennent naturellement. Et quand on a un projet dans un sport de compétition, on vise alors l’excellence. Cela revient au sens de votre question : Alors oui, il faut une base pour y arriver. Donc un vivier de jeunes, une équipe réserve. Oui, il faut des coachs, donc les former. Oui, à un moment donné, il faut peut-être des imports. Surtout pour compléter, pour renforcer ce que l’on a mis en place. Ensuite, le football américain est un sport de combat collectif. Il faut avoir des gens compétents pour les mener, trouver le bon message et surtout travailler sur la logistique. Car si on a la meilleure armée d’invasion du monde et qu’on est incapable de leur fournir des balles, de les approvisionner en nourriture…

- Cette D2 Nord est très homogène cette année, qu’est ce qui fera la différence au final ?

- Pas grand-chose. Une chose est sûre en tout cas. Le champion sera un vrai champion. Personne ne pourra lui enlever son titre. Tout le monde a sa chance pour être sacré après ces six journées tronquées. Surtout dans la Poule où nous sommes. Martin Ricard, notre ancien coach parti à Amiens, a dit quelque chose de vrai, récemment dans un interview sur le net : « C’est gagner le dernier match qui compte ». Quand tu joues pour ne pas descendre, c’est celui-là le plus important. Quand tu joues pour la montée, c’est aussi celui-ci qu’il ne faut pas perdre. Pour notre part, on a tout fait cette saison pour éviter de jouer ce dernier match en regardant, la peur au ventre, vers le bas. Vu notre début de saison, ce match là on devrait le laisser à d’autres. Mais mathématiquement, rien n’est impossible. Ensuite, si on peut jouer celui-ci pour avoir la chance de monter en élite, on le jouera à fond. Mais ce n’est pas notre priorité. Certes, on a l’ambition d’y retourner mais on ne se focalise pas là-dessus. Si ce n’est pas cette saison, ce n’est pas grave. Nous travaillerons pour les prochaines années à constituer une équipe pour y parvenir. Cette saison, notre objectif était d’être au niveau des autres. Aujourd’hui, après quatre matchs, on y est. Si on est un peu plus en retrait à la fin de la saison, cela sera dans la logique des choses. Si on est un petit plus devant, alors cela voudra dire qu’on a encore progressé.


- Que diriez-vous pour conclure ?

- Pour conclure, je voudrais dire que j’aurai aimé avoir 15 ans aujourd’hui. Pouvoir démarrer le foot US très tôt, pouvoir bénéficier de ce que ce sport a accompli en France depuis près de 35 ans. Bénéficier d’une vraie formation, d’un vrai encadrement technique. Quand j’ai démarré le foot US, je venais du hand. J’avais 20 ans. Je jouais au niveau national comme trois autres joueurs des Caïmans d’ailleurs. On était alors frustré à l’époque du peu de compétences de nos encadrants. On s’entraînait trois fois par semaine au hand de façon rigoureuse et structuré et au foot US, c’était plutôt folklo, malgré le fait qu’on avait tous envie de progresser. Mais c’est vrai à l’époque, l’activité était aux balbutiements de sa structuration. Ensuite, de retour au sein du foot US français vers qui j’ai toujours eu un regard attentif, je m’aperçois que c’est toujours la passion qui conduit les gens à créer des clubs, les diriger ou tout simplement à pratiquer. Je ne sens pas de différence. Mais comme je dis ici au Mans, on a trop peu de gens qui aiment le foot US pour en écarter même juste un. Notre première bataille pour grandir est de gérer nos individualités, nos aspirations, nos différences. Quand je vois au niveau national, les batailles de tranchées qui habitent notre histoire commune, quand je constate qu’il y en a toujours certains qui pensent le plus souvent à tirer la couverture vers eux, je me dis que si tous ensemble, nous arrivions à construire un vrai projet, quelle capacité nous aurions à nous développer au niveau national ! Quelle force, nous serions tous ensemble.

Enfin pour finir je voudrais dire toute ma gratitude et mon soutien à tous ceux qui créent des clubs aujourd’hui ici et là. Bravo à eux. A chaque fois que je vois sur le net qu’une structure naît, je trouve cela merveilleux. Enfin, je voudrais tirer mon chapeau aux anciens, à ceux de la première heure qui sont, pour la plupart de ma génération et qui sont toujours dans le foot US sans jamais l’avoir abandonné. Certains ne sont pas souvent d’accord et se font parfois “la guerre“. D’autres sont de grandes gueules, des empêcheurs de tourner en rond mais ce sont des mecs bien, compétents. J’en connais certains bien, d’autres moins, mais quand je vois leurs noms écrits ici ou là sur le net aujourd'hui, et bien avant sur le papier quand le web n’existait pas, j’ai de l’affection pour eux. Ce sont des pionniers. Ils se reconnaîtront.


Photo : Arnaud André

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