La Nouvelle Calédonie, nouvelle terre de football.

Après Tahiti (et ses 5 équipes), la France du Pacifique possède désormais deux équipes de football de plus. Cet été ont eu lieu en effet les premiers matchs de l’histoire du football américain Neo-Calédonien entre les deux équipes de l’Ile : Les Flying Fox et les Sharks, basées toutes deux à Nouméa.
Julien Bertaux, Président des Sharks nous raconte les débuts prometteurs de notre sport sur « Le Caillou ».

- Quand et comment avez-vous lancé les Sharks ? Vous ou d’autres membres de l’équipe de départ aviez de l’expérience dans le foot US ?
- Les Sharks se sont créés en juin 2013. Ce club est né de la dissension du coach des Flying Fox et de quelques joueurs qui ne se reconnaissaient plus dans la stratégie du club des FF.
Nous savions que de toute façon il fallait passer par cette phase pour pouvoir accélérer la démarche de compétition et envisager d’organiser des rencontres entre les 2 clubs car c’est le seul moyen de monter le niveau général de jeu. Après l’élection d’un bureau, la recherche d’un terrain, les 1ers financements, nous avons pu organiser notre premier entrainement en juillet 2013. La volonté est partie d'un petit groupe mené par les 2 anciens coaches des FF (les actuels Head Coach et président des Sharks) qui étaient en désaccord avec la politique du bureau du Club.
La principale difficulté que nous avons rencontré – l’écueil de tous les nouveau clubs – l’équipement (indispensable pour la pratique du foot us) outil indispensable pour faire adhérer les joueurs. En effet, sans équipement, nous ne pouvions avoir des joueurs assidus. » Essayer un casque c’est prendre une licence » avions nous coutume de dire. Sans matériel, pas de joueur! Le Head Coach actuel est ancien joueur Elite. Je suis un ancien joueur des Kiowas. Nous avons été rejoint par un ancien joueur des Servals de Clermont comme coach assistant.
Aujourd'hui nous comptons 40 licenciés dont 30 joueurs actifs sur le terrain, dont certains ont déjà joué en métropole et une dizaine de filles pour les cheerleaders.

- Vous êtes deux équipes avec les Flying Fox et pouvez donc déjà faire quelques matchs?
- Notre philosophie : L'entrainement – au-delà de la simple pédagogie - sert avant tout à préparer des matchs. Il était évident pour nous que si nous voulions garder les joueurs il fallait des rencontres. Nous avons à l'heure actuelle rencontré par 2 fois les FF. Les deux matchs s'étant soldé par une victoire des Sharks (48-0 et 36-8). Un 3ème match aura lieu samedi 25/10, et un 4eme clôturera la saison 2014 fin novembre.

- La Nouvelle Calédonie est isolée géographiquement, comment faites-vous pour vous fournir en matériel ?
- Pour les Sharks, nous nous fournissons en République Tchèque chez BAYER TEAM SPORT (http://www.bikeathletic.cz/en/). Un service efficace avec des prix attractifs. Trois commandes en 1 an et jamais déçu. Nous n’avons – malgré nos demandes – reçu aucune aide ou conseil de la part de la FFFA. L’isolement géographique nous oblige aussi à nous affranchir des instances – soi-disant – représentatives !

- Comment est reçu votre club par les autorités et la population locale ?
- De part notre passé avec la base américaine, nous avons (même si moins qu'à Tahiti) une influence américaine qui est restée. En effet, le calédonien aime les pickups, les chevaux, la bière, et les sports américains évidemment ! Le football américain fait rêver et nous avons décidé de le rendre réalité : Casques qui brillent, cheeleaders, drapeaux ... Bref du sport spectacle comme le savent si bien le prodiguer les américains. L'affluence aux matchs laisse présager un bel avenir à ce sport qui débarque sur le Caillou.

- Vos membres sont-ils avant tout des « expats » de la métropole ou des locaux ?
- Nous accueillions tous les joueurs et notre équipe est à 75% composé de locaux (toutes ethnies).

- Avez-vous réussi à attirer quelques beaux gabarits polynésiens dans l’équipe ?
- Le territoire regorge de morphotypes adéquats pour la pratique de ce sport, à qui il plait indéniablement. Nous en sommes encore à la construction de ce sport sur le territoire mais nous comptons bien nous servir de ces gabarits à bon escient.

- Pensez-vous qu’en dehors de la métropole de Nouméa il sera possible de créer un ou des clubs ?
- Avec l'influence de l'usine du Nord (L'usine de Nickel de Kone), il y a des ingénieurs canadiens notamment. Nous caressons l'espoir qu'un jour une équipe du Nord se monte. En attendant nous avons prévu de faire un match en 2015 dans cette région.

- Avez-vous des contacts avec d’autres équipes du Pacifique et avez-vous des projets de matchs contre elles ?
- Nous sommes en contact étroit avec Francois Colonna à Tahiti pour réaliser des rencontres et des formations. Nous sommes aussi en liaison avec l'Australie et la Nouvelle Zélande. Pourquoi pas imaginer une rencontre internationale à Nouméa en 2016…?

- Avez-vous reçu de l’aide de la FFFA ? de l’IFAF ? êtes-vous affiliés à la fédé ?
- Aucune aide de la FFFA n'a été reçue. A part nous ponctionner les licences clubs, joueurs et double licences bureau/joueurs, la FFFA n'a répondu qu'a la moitié de nos mails et n'a jamais pu nous fournir docs techniques, soutien moral et réponses pour les questions d'assurances. C'est pour cela que nous avons décidé de quitter la FFFA (aucun regret) pour nous affilier à la FTFA la Fédération Tahitienne de Football Américain. Depuis Tahiti Francois Colonna nous aide, nous soutient moralement et nous propose des formations conjointes de coachs et d'arbitre. Un soutien non négligeable quand nous connaissons les difficultés que nous pouvons rencontrer quand on démarre un club, ce que la FFFA semble avoir oublié à force d'être si loin des terrains. L'IFAF est en relation avec la FTFA.

- Quels sont vos prochains projets, événements ?
- Parmi nos projets : La création d’une Ligue calédonienne, d’une équipe de flag en coordination avec le sport scolaire, l’organisation d’un Tournoi océanien pour 2016, et la participation d’une équipe Calédonienne aux qualifications pour la prochaine Coupe du monde (pas celle de l’an prochain mais la suivante).

Photo: Patrice Morin