L'équipe de la semaine

C’était l’ouverture en Elite le week end dernier. L’événement était bien sur le retour en Elite des Argonautes après deux ans de purgatoire en D2. On savait les Aixois ambitieux mais personne n’imaginait une telle entrée en matière : Une écrasante victoire à Nice 49 à 7.

Le Capitaine de l’escouade défensive, Leo Izoulet,(à gauche sur la photo) nous raconte tout ça…


- Tu es arrivé comme « petit » sphinx, en prêt pendant un an, et te voilà starter et capitaine en Elite… raconte nous un peu ton parcours à Aix ? Tu t’attendais à ça en arrivant en Provence ?

- L’année de mon arrivée à Aix en Provence, on annonçait quelques gros transferts aux Argos. En tant que « petit sphinx », on m’avait donc conseillé de venir en prêt afin de faire mon trou.

Ironie du sort, aucun transfert ne sera concrétisé. Je ne m’imaginais pas être starter en défense en tant que safety, je pensais faire mes armes en spécial team et apprendre patiemment derrière les cadres. Mais cette année là, les Argos ont perdu beaucoup de joueurs cadres et je me suis retrouvé sur le terrain plus vite que prévu.

Venant de 3eme division, le changement a été brutal avec l’élite. Je m’attendais surtout à un engagement physique plus important mais ce qui m’a le plus surpris c’est la vitesse d’exécution. Tout va beaucoup plus vite, et on n’a pas le droit à l’erreur.

J’ai beaucoup appris , notamment grâce l’analyse vidéo et aux séances de tableau noir. C’est quelque chose d’indispensable pour performer en Elite .

Concernant mon capitanat, je pense que mon profil a plu aux coachs, je suis quelqu’un d’assidu, discipliné et je perds rarement mon sang froid.

- On savait que vous aviez fait un solide recrutement et qu’il faudrait compter sur vous mais votre victoire est impressionnante, comment expliques tu ce score ?

- Le bureau a fait un super travail au niveau du recrutement. On a gardé Jimmie (Russell) qui connait bien le système et les joueurs, il présente une double menace à la passe et à la course.

Les Argos ont toujours eu de bons RB, et le cru 2015 ne déçoit pas. Geoffrey Lewis est vraiment la très bonne surprise, c’est un excellent joueur, très physique et il aime le contact. C’est aussi un super coéquipier, toujours enthousiaste. Il partage les portées avec Flavian Ruda, qui apporte de la vitesse.

Jesse Kirstatter vient renforcer la défense, c’est un linebacker puissant et agile, car il est aussi capable d’évoluer au poste de receveur malgré son gabarit.

Le poste d’Head Coach a été confié à Kennth Suhl, une légende des Argonautes connu pour son leadership et sa hargne sur le terrain. Je dois dire que je n’ai pas été déçu, en plus d’être un excellent technicien, il apporte une dimension humaine.

On enregistre une belle victoire contre les Dauphins de Nice, l’attaque a déroulé et la défense a presque rendu une fiche parfaite. Mais la saison est longue, et on a encore tout à prouver.


- Quelles ambitions pour les Argos dans ce championnat Elite ?

- On est tous des compétiteurs, on joue des matchs pour les gagner. La qualification en play off reste notre objectif.

- On me parle partout du discours d’avant match de Kenneth Suhl, tu peux nous en dire plus ?

- En 9 ans de foot, il y a deux discours qui m’ont marqué, celui de Julien Granier avant la finale du Casque d’Or et celui de Kenneth avant le match contre Nice. Kenneth est un Argo dans le cœur, « he’s bleeding red and gold », et cela c’est ressenti dans son discours, il a pour ambition de redonner ses lettres de noblesse aux Argos. On se serait cru dans l’enfer du dimanche, il n’y avait pas besoin de comprendre l’anglais pour sentir ses poils se hérisser. Nous étions tous remontés à la sortie du vestiaire !

- La motivation, la préparation ce sont les forces de l’équipe ?

- La grande force de cette équipe : c’est son mental. Il y a de forts caractères qui sont parfois compliqués à gérer, mais c’est aussi ce qui nous a permis de nous maintenir à flot, et remonter la pente. On a également la chance d’avoir toujours été accompagné par un super coaching staff qui a su nous canaliser et nous faire progresser. Je pense notamment à Julien Granier, Daniel Roux et Gaby Maginier.

- Le club est passé par tous les états en 5 ans, quel regard portes-tu sur cette résurrection ? Qu’est ce qui a été clé dans cette spectaculaire remontée ?

- Il y a beaucoup de gens dans le milieu du foot qui nous croyait morts, on s’est forgés dans l’adversité. L’esprit des Argonautes, tel que je les connais, est né pendant cette période difficile, malgré les défaites, l’équipe est resté soudée, et on a rien lâché. Julien Granier avait cette citation « If it’s important to you, you’ll find a way, if it’s not, you’ll find an excuse. Argos never quit”.L

La 1ère année en deuxième division nous a permis de nous remettre en question, on a fait une grosse préparation physique sous la direction de Nico Paya. Il nous a apporté la rigueur qu’on avait perdue. La machine a eu du mal à se mettre en route, et on n’a pas été épargné par les blessures.
A la mi saison, on avait une fiche de 4 défaites pour 0 victoire, on était presque éliminé dans la course play-off. Le déclic est venu contre les Giants, et on a enchainé les victoires. On se qualifiait in extremis en play off après la victoire en saison régulière contre Nîmes. On finira par s’incliner face à eux en finale sud à 2 min de la fin.

Notre deuxième année en D2 était celle de là confirmation, bien mené par Paul Vincent Miraval, on prenait notre revanche contre les Kangourous de Bordeaux qui nous avait battu en 2011. En finale du casque d’Or on rencontrait les Spartiates d’Amiens, on remporte la Kret de Hu après un match disputé et très agréable, comme toujours avec les Spartiates.

- Le Mot de la fin ?

- Merci de m’avoir sollicité pour cette interview, j’en profite pour passer le bonjour à mon ancien club les Sphinx, je souhaite une bonne saison à tout le monde et à bientôt sur le terrain. Let’s go Argos !

Photo : Sophie Aillaud