Intégralité de l'article paru dans le dernier numéro de 4th and Goal qui devrait arriver d'ici quelques jours, voir heures dans votre boîte aux lettres:
Nous continuons notre tour de France des Sports Nord-Américains avec le Lacrosse, présent en France depuis seulement quelques années.
François Labbé, Président de l’Association Française de Lacrosse nous raconte dans le détail cette aventure qui n’est pas sans rappeler celle des pionniers du foot US il y a 30 ans.
- Association Française de Lacrosse et donc pas Fédération ?
- En effet , nous avons choisi pour l’instant de ne pas opter pour une structure fédérale. Aujourd’hui les inconvénients liés à cela (non reconnaissance Jeunesse et Sports, pas de DTN, pas d’accès au milieu scolaire) nous semblent faibles par rapports aux avantages que cela a. Nous n’avons pas de contraintes réglementaires, nous sommes complètement autonomes. A terme, bien sur, nous essaierons d’intégrer une Fédération généraliste ou sportive classique mais pour l’instant nous n’en ressentons pas le besoin. En plus la Fédération Internationale nous reconnait et nous apporte son aide. Nous participons aux Championnats du Monde et aux Championnats d’Europe. Même si nous sommes une « sélection française » et pas une « équipe de France » officielle peu importe, l’important est que nous puissions nous développer dans les conditions qui nous semblent les meilleures.
- Comment est-ce que tout ça a commencé ?
- Sans le savoir, deux initiatives ont lancé le Lacrosse en France en même temps en 2007. Des pratiquants étrangers exilés en région parisienne ont lancé leur équipe pendant qu’avec quelques amis nous lancions l’activité sur Lille. Pratiquant de roller hockey j’ai découvert le Lacrosse via une vidéo sur un forum de roller hockey. J’ai alors contacté la Fédération européenne pour en savoir plus qui m’a dit qu’une démonstration de Lacrosse avait lieu sur Lille quelques semaines plus tard. Cette demo faite par des joueurs hollandais et anglais a fini de me convaincre et on a acheté nos premières crosses et balles quelques jours après.
- Aujourd’hui, un peu plus de 5 ans plus tard où en est le Lacrosse en France ?
- Nous allons commencer notre deuxième championnat de France avec 4 équipes inscrites. L’an dernier Lille a gagné le premier championnat avec 3 équipes en compétition. Il y a 6 structures en France (Lille, Paris, Nevers, Valenciennes en championnat et des clubs en structuration à Lyon et Bordeaux, ce dernier ouvert d’ailleurs aux féminines.) Il y a aussi quelques joueurs dans des clubs multisports à Roanne et Briançon. Au total nous avons une centaine de pratiquants.
- En dehors du championnat vous avez des tournois, des rencontres tant nationales qu’internationales ?
- Oui le Lacrosse a l’avantage de pouvoir se jouer sous deux formules différentes. Outdoor et Indoor. Nous avons donc des tournois indoor principalement l’hiver et le championnat et d’autres tournois l’été en extérieur. Idéalement on joue en intérieur sur des terrains de roller hockey et dehors on utilise des terrains de foot ou de rugby, si possible synthétiques. Nous avons ainsi depuis 5 ans un gros tournoi en salle sur Lille avec cette année 9 équipes de 7 pays différents présents. Nous nous déplaçons aussi à Prague et en Angleterre chaque saison pour d’autres tournois et avons aussi participé à la Coupe d’Europe qui se joue sur un week-end entre champions nationaux. On organise aussi des démonstrations et des matchs sur les plages l’été.
- Et la sélection française ?
- Elle a participé aux Championnats d’Europe 2008 et 2012. Nous sommes encore loin des Anglais, Allemands ou Néerlandais et jouons plutôt dans le bas de tableau continental mais nous progressons d’année en année. Nous participerons, comme en 2010 à Manchester, au Mondial de cet été à Denver où 38 pays du Monde entier se retrouveront pour une grande fête du Lacrosse. Notre sélection est aidée par la Fédération Internationale qui nous envoie un coach/sélectionneur américain pour faire des camps 2 ou 3 fois par an en plus des compétitions bien sûr. Evidemment tout cela nous le finançons comme nous pouvons, en cherchant des partenaires mais aussi et surtout avec nos économies personnelles. Le budget pour le Mondial de Denver cet été par exemple est de 3000 euros par joueur.
- Quels sont les freins au développement de votre sport aujourd’hui ?
- Le premier problème est que notre sport est complètement inconnu dans la population. Par contre en général dès que les gens viennent essayer ils adorent. C’est un sport facile d’accès où l’on s’éclate très vite quel que soit son niveau. La matériel est d’ailleurs assez facilement disponible, on en trouve même dans certains Decathlons et l’Association peut fournir des kits pour ceux qui veulent se lancer. Non seulement avec notre petite association en France mais partout dans le Monde ce qui est frappant c’est la solidarité, l’entraide qui règne dans notre sport. Lors des tournois internationaux c’est assez extraordinaire. Une grande convivialité et la volonté de tous de faire progresser le Lacrosset. L’an dernier par exemple on a croisé un des meilleurs pro canadien dans un tournoi et il est venu de lui-même se proposer pour nous faire une petite séance où il nous a montré et appris des tas de choses pour progresser techniquement. Dans le roller hockey même à petit niveau j’étais lassé des petites vacheries et du mauvais esprit entre équipes où l’enjeu de la compétition et la fierté mal placée pourrissent l’ambiance. Dans le Lacrosse pour ça c’est génial, on est une grande famille et ce même à haut niveau. Personne ne nous prend de haut et on a été aidé par des gens à qui on aurait même pas osé demander de l’aide.
Sans oublier l intercrosse qui compte elle aussi quelques équipe en France et 2 équipes nationales masculine et féminine, avec une coupe du monde organisée l'an dernier en France.
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