Il a l'un des meilleurs « CV » joueur de tout le foot US français. Vous n’avez jamais entendu parlé de lui et il coache une équipe qui n’a pas encore joué le moindre match officiel. Alexander Grask a été un des meilleurs défenseurs de la Pioneer League en 1-AA et est aujourd’hui le coach des Sea Devils la toute jeune équipe de la Rochelle.
Sacha Scialom le chargé de com des Sea Devils l’a interviewé :
- Bonjour Alex, merci de nous accorder cette interview. Commençons par une brève présentation.
- Je m’appelle Alexander Grask, je viens de Naperville, Illinois, à 35min de Chicago. J’étudie le commerce international et le français à l’Université de Valparaiso. Je passe mon dernier semestre ici, à la Sup de Co de La Rochelle.
- Que penses-tu de La Rochelle ?
- J’apprécie vraiment mon séjour ici, particulièrement la météo et l’atmosphère vacancière quasi-constante. De là où je viens, on a des hivers où les températures chutent jusqu’à -35°c, d’où mon étonnement pour le climat d’ici. Quelque chose que je ne comprends pas par contre c’est la fermeture des magasins tôt dans l’après-midi et les dimanches, c’est quelque chose que je n’avais jamais vu auparavant et qui m’a pas mal gêné dans ma vie quotidienne.
- Parle nous un peu de ta carrière sportive.
- J’ai pratiqué un tas de sports, du base-ball au volley en passant par le soccer mais mon seul et unique amour a toujours été le football américain et c’est pourquoi j’ai décidé de persévérer dans ce sport après le lycée. J’ai joué pour l’Université de Valparaiso pendant 4 ans, dans la Pioneer League en division 1-AA. Mes 4 années furent un succès, j’étais capitaine pendant 2 ans, on m’a décerné le titre de defensive rookie of the year (meilleur nouveau joueur de l’année) en 2010, de team MVP (meilleur joueur de son équipe) en 2012 et j’étais demi-finaliste du William V. Campbell Trophy (récompense donnée au joueur disposant des meilleurs résultats scolaires, civiques et sportifs en NCAA). En tout, j’ai à mon actif 246 tackles, 3 interceptions et 4 fumbles recouverts.
- Comment es-tu arrivé chez les Sea Devils ?
- J’étais au gymnase du SUAPSE (service universitaire des activités physiques, sportives et d’expression) et je suis tombé sur un flyer parlant d’une équipe de football américain. Je voulais rencontrer des gens avec qui je pouvais partager des choses en dehors des autres étudiants étrangers et quand j’ai vu ça, je me suis dit que je pourrais peut-être me rendre utile. Je les ai contactés et me voilà !
- Comment s’est passé ton premier entraînement avec les joueurs ? Comment t’ont-ils accueilli ?
- J’ai vraiment été impressionné par l’accueil que m’a fait l’équipe. Je n’ai pas rencontré beaucoup de français qui se sont montrés chaleureux et accueillants avec moi ou les autres étudiants américains et là je suis tombé sur des types qui m’ont accueilli les bras ouverts. Les joueurs m’ont tout de suite intégré à l’équipe et me donnait tout ce que je pouvais demander et plus encore. C’est super.
- C’est la première fois que tu prends le rôle de coach, donne nous ton ressenti. Comment est-ce que le Head Coach et toi travaillez ?
- C’est effectivement ma première fois en tant que coach et j’apprends le job sur le tas. La principale difficulté que j’ai rencontré était la barrière du langage, je ne parle pas français couramment et je pensais que j’allais avoir du mal à communiquer avec les joueurs. Heureusement, j’ai Sacha, un joueur bilingue, qui est toujours dans les parages pour traduire tout ce que je dis ce qui me facilite grandement la tâche. Malgré cette barrière du langage, j’ai vraiment plaisir à partager mes connaissances avec les joueurs, ils ne demandent qu’à apprendre et même s’il m’arrive de reprendre les bases avec eux, ils sont toujours concentrés, investis et utilisent tout ce que je dis pour s’améliorer.
- Que penses-tu de cette jeune équipe ?
- La plupart des joueurs ne jouent que depuis quelques mois à peine mais ils apprennent très vite. Avec suffisamment d’entraînement et les bons exercices, ils seront près à disputer des matchs en très peu de temps. Par exemple, on a abordé une couverture défensive complexe que je mettais en place dans mon équipe et en à peine un entraînement, les joueurs ont compris leur rôle respectif et la couverture était parfaitement exécutée.
Le fait que l’équipe soit jeune fait qu’on manque d’équipements et que le terrain dont on dispose n’est pas un terrain de football américain, simplement un terrain de soccer. Quand les terrains en herbes sont fermés pour cause d’intempéries, on joue sur un terrain stabilisé, un mélange de boue, de cailloux et de sables, un des pires terrains que j’ai vu de ma vie. Quand je suis arrivé, leur équipement était un matériel d’occasion dépassé qui est maintenant remplacé par l’équipement neuf que le club a acheté grâce à son sponsoring et au mécénat. Mais même au tout début, avec un terrain injouable et un équipement obsolète, les joueurs étaient déjà là à se défoncer sur le terrain et à progresser. Pour moi, c’est une preuve incontestable de leur amour pour ce sport. Moins de la moitié des joueurs américains que je connais aurait accepté de jouer dans des conditions pareilles et pour ça, j’admire les Sea Devils qui, peu importe les conditions, sont toujours décidés à jouer.
- Quels sont tes objectifs au sein des Sea Devils ?
- Mon but est d’apprendre aux joueurs le plus de choses possibles avant mon retour aux États-Unis. Je compte leur donner un maximum de bases aussi bien tactiques que techniques pour qu’ils n’aient plus qu’à les perfectionner après mon départ. Je compte aussi leur apprendre les petits trucs qu’on ne peut apprendre qu’avec l’expérience des matchs. par exemple, je leur ai donné une astuce lorsqu’un des joueurs de l’escouade défensive doit couvrir un receveur, quelque chose qu’on ne trouve pas dans les livres et qui s’est révélé très utile pendant ma carrière universitaire.
- Avant ton voyage en Europe, savais-tu que le football américain était pratiqué en dehors des États-Unis ?
- Oui, je l’ai appris grâce à mes recherches concernant des équipes professionnelles et j’ai été véritablement surpris par le nombre d’équipes européennes qu’il existe. Je pensais que la majorité des joueurs composants ces équipes étaient des américains ou canadiens mais je me trompais.
- Tu es sur le point d’achever tes études, tu retourneras aux États-Unis et quitteras l’université de Valparaiso. Quels sont tes projets ?
- Quand je rentrerai, je chercherai un travail dans la logistique, le marketing ou la finance. Je ne sais pas encore où je m’installerai et ce que je chercherai exactement mais c’est quelque chose auquel je vais réfléchir dans les mois qui viennent.
- Tu as joué à un très haut niveau universitaire, niveau auquel les équipes françaises de division Elite recrutent. As-tu déjà pensé à jouer pour une équipe européenne de haut niveau ? Une équipe française peut-être ?
- Oui j’ai déjà pensé à jouer en Europe. J’ai toujours rêvé de jouer pour une équipe professionnelle tout en sachant que je n’arriverai probablement pas en NFL. J’ai crée un profil sur europlayers.com et j’ai envoyé des e-mails à quelques équipes allemandes mais sans succès. J’aimerais véritablement pouvoir jouer pour une équipe professionnelle et si une offre se présente, je serai très intéressé. Si malheureusement ça n’arrive pas, je garderai malgré ça un excellent souvenir de ma carrière dans le football américain.
- Merci d’avoir pris le temps de répondre à nos questions et je te souhaite de recevoir une offre d’une équipe professionnelle, bonne chance dans ton avenir.
- C’était un plaisir, merci à vous, au revoir.
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