La Grande Bretagne rencontrera samedi soir la Finlande en finale de l’Euro Féminin dans la banlieue de Grenade. Après deux belles victoires contre l’Allemagne et la Suède les Britanniques ont montré qu’elles avaient le potentiel pour inquiéter les grands favorites de la compétition malgré leur relative inexpérience à l’international.
Phoebe Schecter des Birmingham Lions , charismatique capitaine et linebacker de l’équipe nous en dit plus:
- Vous avez grandi aux Etats Unis , est ce que vous aviez joué au football là-bas ? Comment êtes-vous arrivé à Birmingham ?
- Oui j’ai grandi aux US et j’ai déménagé en Angleterre il y a 3 ans. Je m’étais toujours intéressée au football aux Etats Unis mais c’est vraiment depuis que je suis ici que j’en suis tombé amoureuse. Je n’avais jamais joué là-bas et j’ai tout appris ici. Je vis dans le Cheshire là où vit toute ma famille maternelle et j’ai la double nationalité. Je joue aux Birmingham Lions, une équipe qui a la chance de posséder quelque uns des meilleurs coachs du pays.
- Quand et comment avez-vous commencé à jouer ?
- J’ai commencé en février 2012 quand la LFL (ex Lingerie League) a essayé de créer une équipe à Manchester. Cela m’a permis de rencontrer quelques filles qui jouaient déjà au football. Je suis devenue très amie avec Beverly Marwood qui m’a emmené à un premier entrainement chez les Lions. J’ai d’abord joué QB mais compte tenu de la fort concurrence à ce poste et comme je voulais faire partie de l’équipe partante, j’ai changé de poste avec l’aide des coachs.
- Une grande partie de l’équipe nationale est issue des Lions, comment cela se fait-il alors qu’on a l’habitude chez les hommes de voir plutôt les équipes de Londres dominer?
- Birmingham a une structure fantastique avec à sa tête Wayne Hill. Tout le staff est tourné vers le développement du football et ils ont su attirer beaucoup d’excellents coaches. Il y a beaucoup d’équipes de rugby dans la région (NDLR: On est au coeur de l’Angleterre du XIII) et ils ont été capables d’attirer beaucoup d’athlètes des équipes proches.
- L’équipe masculine des Lions est une des meilleures du pays dans le championnat universitaire mais possède aussi une équipe féminine et des équipes de jeunes, comment cela fonctionne-t-il ?
- Pour résumer nous avons des équipes de club qui ne sont pas à proprement parler universitaires. Nous avons le support de l’Université mais nous sommes ouverts à des joueurs qui ne sont pas des étudiants de l’Université. Cela nous permet d’avoir un plus grand réservoir potentiel de joueurs. C’est important pour un sport jeune comme le nôtre où on ne peut pas fermer la porte à qui que ce soit. Certaines Universités n’autorisent pas ce genre de clubs cela dépend de leur politique sportive.
- Vous n’êtes pas seulement capitaine et linebacker mais vous participez aussi à la préparation physique de l’équipe. C’est en effet votre métier en dehors du football. Est-ce difficile de coacher ses propres équipières? Comment avez-vous préparé cet Euro?
- Cela a été un honneur de faire partie du staff de l’équipe pour cette compétition. Toutes les filles avaient soif de progresser ce qui est le plus important pour avoir une bonne base de travail. Ce qui est fantastique au football c’est que des personnes de toute taille et de tout poids peuvent jouer. Quand vous les préparez il faut toujours avoir en tête que si certaines ont beaucoup d’expérience dans le domaine athlétique d’autres au contraire n’avez jamais fait de sport auparavant. Cela rend les choses très intéressantes !
- Vous avez été la bonne surprise de cet Euro avec cette victoire sur l’Allemagne confirmée par le succès sur la Suède, être en finale c’était votre objectif ? Quelle est la force de votre équipe ?
- Nous sommes venues dans cette compétition en pensant au titre. Toutes les équipes voulaient arriver en finale et nous savions que ce serait difficile à faire. Nous avons je pense une excellente défense et je vois l’attaque faire des progrès match après match. Notre équipe a beaucoup de cœur et je crois que c’est notre plus grande force.
- A titre personnel vous avez été élue MVP du match contre l’Allemagne, qu’avez-vous ressenti quand vous avez reçu le trophée?
- Je n’y crois toujours pas! C’était un honneur, surtout en tant que linebacker car en général nous ne recevons pas ce genre de trophée. Pour moi cela représente la récompense de beaucoup de travail non seulement de ma part mais aussi de l’équipe et des coaches. Notre D line a été incroyable tout comme le reste de la défense . Je n’aurais pas eu ce trophée sans elles.
- En Angleterre comme dans certaines régions françaises le football doit faire face à la concurrence du rugby. Est-ce qu’il est difficile dans ce contexte d’exister pour le foot féminin dans votre pays ?
- C’est difficile oui mais c’est aussi un avantage car nous avons beaucoup de filles qui ont joué au rugby auparavant. Elles y ont appris l’esprit de compétition et elle prennent le football comme un nouveau challenge à relever.
- Est-ce que le niveau du football européen féminin monte ? Que pensez-vous de l’organisation de cet Euro ?
- Le niveau de jeu n’arrête pas de monter. Une équipe met la barre plus haut, une autre arrive et la monte encore. Les équipes ont une grande envie de s’améliorer et d’apprendre. Du point de vue coaching les filles n’hésitent pas à poser des questions, elles veulent comprendre, plus que les garçons. De plus des coaches voient que le niveau monte et ça leur donne envie de nous rejoindre, de participer à cette aventure. L’organisation de cet euro est absolumment incroyable ! Tout est parfaitement préparé et nous n’avons à nous occuper de rien. La FEFA et l’IFAF sont très présents et nous permettent d’être dans les meilleures conditions. On se sent considérées comme de véritables athlètes et tout est très professionnel.
- La Finlande en finale, qu’est-ce que ça vous inspire?
- Ca va être un grand match. L’Autriche a vraiment fait ce qu’elle a pu aujourd’hui. Mais un deuxième match en trois jours ce n’était pas facile pour elles surtout avec la chaleur. La Finlande sera la favorite de la finale. Elles n’ont jamais perdu de match contre une équipe européenne.
- En France, le football feminin a commencé un peu après certains autres pays mais fait de rapides progress, est ce que vous avez eu l’occasion de voir certaines de nos filles? Que pensez-vous du potentiel de la France?
- Les Birmingham Lions ont rencontré les Sparkles en janvier et ce fut un très bon match! Les filles sont passionnées et veulent progresser. Vous êtes plus developpés que nous du côté des garcons et je pense que ces structures vous permettront de progresser rapidement. J’ai hâte de voir ça d’ailleurs lors d’un prochain match !
Photos: Plastow Photography https://www.facebook.com/#!/pages/Plastow-Photography/154163551318856 http://www.plastowphotography.com/
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