Oui c’est à nouveau d’un livre sur le baseball dont je vais
vous parler aujourd’hui. Mais que voulez-vous, c’est aussi ça le grand avantage
du baseball, son rythme, l’époque à laquelle il est joué nous laisse plus de
temps pour l’apprécier que d’autres pratiques et si c’est le sport idéal pour
une écoute radio: http://oliviersportsworld.blogspot.fr/2015/05/du-baseball-et-de-la-radio.html
c’est aussi sans doute le plus littéraire de tous.
« Baseball Letters » de Seth Swirsky (et ses deux
suites « Every pitcher tells a story » et « Something
to Write Home About ») est assez unique en son genre. Son histoire
aussi.
Au départ Swirsky écrivait des chansons (il a écrit pour
Tina Turner, Céline Dion, Al Green et bien d’autres, il a aussi fait deux
albums solos et réalisé des documentaires) et était juste un fan. Puis la grève
de 1994 est arrivée. Elle a été pour beaucoup de fans un vrai traumatisme. Pendant
tout un été le baseball a disparu de nos vies. Plus de boxscores à regarder
chaque matin, plus rien sur nos écrans, dans nos radios. Pour des millions d’Américains
et quelques autres ailleurs dans le Monde, l’été 94 fut comme vide, sans bande
son, sans histoires, sans drames. En manque, comme beaucoup d’autres, Swirsky
décida d’écrire à ses joueurs préférés, certains contemporains, la plupart du
sport depuis plusieurs décennies. A chacun il posait une question, la question
qu’il avait toujours eu envie de leur poser. Sur un grand match, sur un
équipier, sur une équipe, sur une action précise. A sa grande surprise, il reçut des réponses,
beaucoup de réponses et des belles. En fait environ les 2/3 des joueurs lui ont
répondu. Alors, même après que les joueurs aient retrouvé les chemins des
terrains, il a continué à envoyer ses lettres. Jusqu’à ce qu’il les publie en 1996. (le
second ouvrage en 99 ne concerne que les lanceurs, le troisième est consacré à
des célébrités par forcément joueuses mais fans de baseball).
(Re)lire ce livre aujourd’hui c’est aussi retrouver une
époque pas si éloignée mais pourtant très différente: Le monde d’avant les
e-mails. Chaque lettre est en effet reproduite telle que l’auteur l’a reçu.
Avec l’écriture manuscrite des joueurs, leurs fautes d’orthographe, leurs
papiers à en-tête ou à gros carreaux. On se retrouve quasi physiquement dans l’intimité
de quelques-uns des plus grands joueurs de l’histoire. Certaines réponses sont courtes, expéditives,
d’autres longues et travaillées mais toutes racontent une histoire, vue de l’intérieur.
Des morceaux de légendes qui deviennent alors terriblement personnelles et
humaines. Nous oublions souvent, devant nos télévisions, dans les gradins, que
tous ces « héros », que tous ces sportifs que nous regardons sont des
hommes avec toute l’imperfection et la faillibilité que cela implique.
Le livre permet aussi de découvrir de petites perles de
franchise que vous ne trouverez dans aucune bio officielle comme quand Tot
Presnell, voisin de vestiaire de Babe Ruth dit de lui « Il n’aurait jamais
pu devenir manager, il était incapable de se souvenir des signaux. On ne lui
donnait jamais aucun signal. Il n’arrivait même pas à se souvenir de nos noms....
C’était vraiment un « loup solitaire » en dehors du stade on ne le
voyait jamais ». En vous plongeant dans ces lettres (ou leur transcription
à la fin du livre qui évite de se ruiner les yeux sur certaines écritures
difficiles), vous découvrirez des histoires, des anecdotes, des joueurs
méconnus, vous changerez peut être de vision sur certains moments cultes de l’histoire
du sport ( Buckner aux Series de 86, « the shot heard around the world »…
) et j’en suis sûr, vous aimerez plus que jamais le baseball, ses joueurs et
son histoire.
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