Pause estivale oblige, en tout cas côté Foot US, même si le
Championnat du Monde U19 ou la GFL nous offrent encore de belles choses, je
vous propose de prendre le temps, sur la plage, dans un hamac ou sur un banc
pour ouvrir quelques bouquins. De sport bien sûr. Les quelques pavés dont je
vais vous parler ne sont pas forcément très connus, ce sont juste des bouquins
que j’ai croisé sur ma route un jour et qui m’ont plu particulièrement. Alors
peut- être vous plairont ils aussi…
Pour commencer je vous propose un roman. Pas
écrit par n’importe qui. Philip Roth est tout de même un des écrivains
américains contemporains les plus lus. Si vous avez eu la chance de vous
plonger déjà dans un de ses romans vous connaissez son humour décapant où
l’auto dérision, l’absurde et le grotesque donnent une lecture très originale
et hilarante de l’Amérique d’aujourd’hui en général et de sa communauté juive
new yorkaise en particulier. En 1973 il a écrit un récit loufoque autour d’une
ligue de baseball imaginaire, « Le Grand Roman Américain ». Si ce
n’est pas sa publication la plus connue ce n’est certainement pas la moins drôle
et certains de ses passages sont devenus cultes chez les fans du « national
pastime ».
Le roman raconte la saison 1943 des “Port
Ruppert Mundys” une équipe du New Jersey de la “Patriot League”, une troisième
ligue majeure dont on aurait volontairement effacé la mémoire suite à son
infiltration par le Parti communiste. Cette équipe qui a loué son terrain à l’armée du fait
de la guerre doit jouer tous ses matchs de la saison à l’extérieur. Sous la supposée plume d’un ancient journaliste sportif qui a
décidé de cracher le morceau et de remettre sous la lumière du jour l’histoire
de cette équipe et de sa ligue, on suit les aventures délirantes et légèrement
surréalistes d’une joyeuse bande de pieds nickelés embarqués bien malgré eux
dans une vaste conspiration bolchevique. Le propriétaire radin ayant dû
remplacer ses meilleurs joueurs partis au front va en effet réunir le lineup le
plus improbable de l’histoire du baseball ou l’on trouve, entre autres, un
lanceur agent double infiltré du KGB à la balle rapide assassine, une Québécois
venu de la Japanese League, un champ extérieur manchot, un relief pitcher nain
ou un ancien prisonnier à la batte puissante qui n’a « jamais tapé de home
run sans être ivre ». Le staff est
à l’avenant avec notamment un ado matheux aux méthodes révolutionnaires qui n’est
pas sans rappeler, avec une jolie dose d’anticipation, les petits génies du « MoneyBall »
actuel.
Evidemment tout est à prendre aux deuxième voir
troisième degré dans cette satire de l’Amérique des années 40 et 50 où le
baseball était le sport roi et le reflet de toute la société. Une vaste farce
mais aussi sans aucun doute la plus amusante « pennant race » de l’histoire
de la littérature américaine. Parfois un peu « too much » sans doute,
un peu foutraque et de belle dimension (504 pages tout de même dans son édition
française chez Gallimard) c’est
justement le livre qui s’avale à coups d’éclats de rire et par paquets de 50 pages
sur la plage…
Quoi qu’il en soit vous n’êtes pas un fan
sérieux de baseball si vous n’avez pas lu ce livre.
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