L'Espagne battue et en crise

Dimanche avait lieu dans la banlieue de Madrid le premier match de qualification pour l’Euro Groupe B de l’an prochain lui-même qualificatif pour l’Euro 2017. 12 équipes s’affrontent cet automne sur un match pour rejoindre le Royaume Uni et l’Italie l’été prochain. Et pour le premier de ces 6 matchs on a eu droit à une petite surprise : La défaite de l’Espagne à domicile face à une équipe d’Israël qui jouait le premier match officiel de son histoire. (ils avaient fait un match amical il y a trois ans : http://oliviersportsworld.blogspot.fr/2012/05/apres-la-roumanie-lequipe-disrael-se.html)

Si l’on savait que les Israéliens avaient progressé à grands pas depuis le lancement de leur ligue avec l’aide financière de Mr Kraft le propriétaire des Patriots, on a surtout été très déçu par l’équipe Espagnole qui à l’image de ses clubs dans les différentes compétitions européennes n’y arrive plus ces dernières années.
Je me suis donc tourné vers trois « experts » du football ibérique. Deux joueurs et un dirigeant de club qui cumulent à eux trois 5 bonnes décennies de présence dans le foot US. Le constat est sans appel : Le foot espagnol est en crise. Décryptage.

Le niveau de jeu :
Unanimité de nos contacts : Le niveau des joueurs est en baisse ces dernières années. Par rapport aux « glorieuses années 90 » le championnat espagnol a perdu des athlètes et de la technique. Comme ailleurs en Europe, oui il y a de vrais progrès sur les aspects tactiques, la connaissance du football mais pour le reste la ligue espagnole est en déclin. Par rapport à il y a 15 ans on peut même parler de régression préoccupante. Dans les meilleurs clubs, plus de préparateurs physiques, des entrainements allégés… L’attitude globale des joueurs locaux est très critiquée. « ils ne font rien d’autre que regarder leur highlights ». A la muscu ? « Ils y vont mais pas comme des joueurs de foot mais pour avoir l’air cool le week end en boite ». Côté championnats rien de bien flatteur : La première division ronronne à 6 petites équipes et derrière en dehors de la Catalogne le faible nombre de clubs oblige ceux-ci à passer la plus grosse partie de leur budget dans de longs déplacements.

La sélection espagnole :
La construction de l’équipe nationale est très fortement critiquée par nos experts. En effet l’équipe est faite à la suite de tryouts payants organisés (plutôt bien d’ailleurs) par la fédération. Bilan ceux qui n’ont pas les moyens financiers ou qui ne sont pas libres ces jours-là ne font pas partie de la sélection. Même si au moins cela assure que les sélectionnés sont motivés, l’équipe d’Espagne se prive de ce fait d’une bonne partie des meilleurs joueurs du pays. La motivation de ceux-ci n’est d’ailleurs pas forcément au rendez-vous. Entre copinages et vielles querelles nombreux sont ceux qui ne veulent pas participer, quand ne vient pas se rajouter en plus les sensibilités régionales. Certains bons joueurs des grands clubs catalans, par exemple, n’ont aucune envie de jouer pour la « Roja » version foot US. La sélection catalane qui a perdu de deux points contre les Pays Bas la saison dernière avait sans doute un meilleur niveau que l’équipe espagnole de dimanche. Cette méthode exclue aussi du groupe les tous meilleurs alors qu’il y a quelques individualités intéressantes comme Adria Botella à Sioux Falls , Enric Cordoba dans une université texane ou Joan de Ramon qui joue en universitaire au Mexique. Autre exemple, les frères Brugnani qui jouent à Lubeck en GFL 2. Présents pour le match de la Catalogne ils n’étaient pas là dimanche.

Les finances :
Peu aidé par le gouvernement la FEFA ne met pas ses petits moyens au service de la sélection ce qui est la raison officielle du système des tryouts payants. La FEFA a plutôt misé sur l’organisation de compétitions internationales comme l’Euro Féminin ou l’Euro Flag cette année. On se souvient aussi de l’Euro junior à Séville. Des organisations d’ailleurs plutôt réussies mais où les équipes locales n’ont pas été forcément à l’honneur.

Au final on sent beaucoup de frustration, notamment du côté de la Catalogne berceau historique du foot US espagnol depuis l’arrivée en 1991 des Dragons de la WLAF puis de la NFL E. Comme souvent en Espagne le développement à plusieurs vitesses selon les régions et les querelles internes donnent des résultats mitigés. On ne voit pas pour l’instant le bout du tunnel pour un pays qui a pourtant un vrai potentiel à l’exemple de son baseball qui reste un des meilleurs d’Europe.

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