Dernier épisode de notre série de l’été avec un livre que
nous attendions depuis pas mal de temps « Le Football, A History of
American Football in France » de
Russ Crawford. Nous vous avons pas deux
fois parlé ici de ce projet : http://oliviersportsworld.blogspot.fr/2012/05/lhistoire-du-foot-us-francais-bientot.html http://oliviersportsworld.blogspot.fr/2015/11/interview-de-lauteur-de-le-football.html
. Sorti depuis quelques semaines, c’est donc avec grand intérêt que je me suis
penché en détail sur le travail de l’auteur.
Tout d’abord je ne cacherai pas le plaisir que cela fait
d’être inclus dans les remerciements. Russ m’a contacté lors de ses recherches
comme de nombreux autres passionnés du foot US français et il a pu ainsi glaner
et compiler nombre d’informations et d’anecdotes. Pourtant ce n’est sans doute
pas dans le troisième tiers du livre, celui dédié au foot US « 100%
français » celui de la FFFA depuis la création du Spartacus par L
Plegelatte que réside l’intérêt principal de l’ouvrage. En effet, je dois bien
l’avouer, cette dernière partie s’est révélée plutôt décevante. Même si le
regard « extérieur » de R Crawford peut nous faire réfléchir sur
l’histoire de notre fédération et de notre sports ces derniers décennies cette
dernière partie occulte bien trop de choses pour être vraiment pertinente. Très
axée sur quelques sujets particuliers comme les vieilles histoires Anges Bleus/
Spartacus, le Flash ou les débuts du foot féminin, cette histoire
« FFFA », qui est par ailleurs émaillée de quelques erreurs et
approximations, oublie des points essentiels et des personnages clés de
l’histoire fédérale. Rien sur la spécificité françaises des Pôles fédéraux,
très peu de choses sur les différentes campagnes de nos équipes de France,
aucune allusion aux différentes « affaires » des dernières années qui
n’ont pourtant pas manquées, rien non plus sur le problème récurrent des infrastructures
et des stades… Pas un mot sur un Chris Flynn, un JL Donivar , un Xavier Mas ou
Madame Lafolie et quasi rien sur les
Black Panthers de B Sirouet. Rien ou presque non plus sur les relations
pourtant cruciales pour les deux pays entre foot français et football
québécois. Non au final ce dernier tiers, même si il a parfois des fulgurances
et sait mettre l’accent sur certains aspects très spécifiques à notre pratique
du football, est assez décevant.
C’est donc plutôt en dehors de la pratique des
« locaux » que l’on pourra se passionner pour le travail de R
Crawford et découvrir des épisodes oubliés de l’histoire à la fois de notre
sport mais aussi de manière générale de l’histoire franco américaine. Depuis le
premier match joué à Nice entre marins de la grande Flotte US de Théodore
Roosevelt jusqu’aux tournées rocambolesques des années 60 et 70 en passant par
les deux guerres mondiales et les camps de l’OTAN on découvre une très riche
histoire qui vit se dérouler plus de 1 000 matchs de foot US en France
avant le premier match FFFA entre Spartacus et Météores. L’auteur n’hésite
d’ailleurs pas à considérer que ces matchs ont eu un rôle crucial dans le
développement du football aux Etats Unis, notamment en permettant à un sport
encore relativement régional de devenir la grande passion nationale après que
nombre de soldats US de la première guerre mondiale aient découvert sa pratique
à l’arrière des tranchées. On reste aussi très impressionné par le travail
quasi encyclopédique de l’auteur sur la période des bases de l’OTAN en France.
Saison après saison on découvre les destinées particulières de ces équipes
comme les emblématiques Sabres de Châteauroux
mais aussi bien d’autres.
C’est peut-être pour ses récits quelquefois comiques des
différentes tournées organisées par des « missionnaires » plus ou
moins intéressés du football que ce livre vaut la peine d’être lu.
L’incompréhension culturelle, les organisations bancales, les projets avortés
et les mythomanes n’ont pas manqué dans cette histoire et de ce point de vue-là
les choses n’ont pas tellement changé. Le sport en général et le foot US en
particulier restent des histoires de passion et pas forcément de raison. Plus
que les réussites d’un Flash ou d’un Plegelatte, les échecs des rêveurs du football
américain français en disent long sur la douce folie que peut provoquer notre
sport préféré. Merci de nous l’avoir prouvé encore dans ce livre Russ.
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