Les playoffs de baseball vont commencer dans quelques jours aux Etats Unis. Vous hésitez à choisir une équipe ? La vôtre n’est pas qualifiée ? Voilà mes 5 bonnes raisons de rejoindre les supporters de l’équipe surprise de cette saison: Les Pirates de Pittsburgh!
1-Ca ferait un chouette film à Hollywood.
Prenez une franchise qui l’an passé a battu un record plus que douteux : Le nombre de saisons consécutives avec une fiche négative (20 !), une « perf » que même les Clippers de la NBA, les Maple Leafs de la NHL ou les Browns de la NFL n’ont jamais approché ! Une franchise qui ces deux dernières saisons avait donné de vrais espoirs à ses supporters avant de s’effondrer piteusement (encore premiers de leur division le 25 juillet en 2011 et 63-47 l’an dernier début août avant une chute historique- seule équipe de l’histoire avec 15 victoires d’avance aux deux tiers de la saison à terminer avec une fiche négative-). Et vous les faites triompher cette année après cette si longue période dans les bas-fonds de la ligue ! Aussi inattendu que spectaculaire ! Nul doute que certains scénaristes en manque de belles histoires suivront avec attention la fin de saison de Pittsburgh.
2-C’est LA franchise anti préjugés sur le baseball.
Le baseball sport de la middle class blanche ? Peut-être mais certainement pas à Pittsburgh ! Depuis toujours les Pirates ont été un ilot de diversité dans un sport quelquefois, en tout cas avant l’arrivée massive des latinos pendant les années 90, un peu monochrome. Avant même l’arrivée des premiers joueurs noirs après-guerre, la ville était le cœur des ligues noires, les « Negro Leagues », accueillant deux de ses plus importantes franchises : Les Homestead Grays et les Pittsburgh Crawfords. Avec Josh Gibson, "Cool Papa" Bell, Judy Johnson et Buck Leonard les Grays dominent complètement la ligue entre la fin des années 30 et l’intégration des joueurs de couleur dans les MLBs à la fin des années 40. A l’époque il y a plus de monde pour les matchs des Grays que pour ceux des Pirates à Forbes Field. 15 joueurs de ces deux franchises sont au Hall of Fame de Cooperstown. C’est sans doute en pensant capitaliser sur cette tradition que les Pirates embauchent en 1950 Branch Rickey le general manager qui avait donné sa chance 3 ans plus tôt à Jackie Robinson aux Dodgers et en avait fait le premier joueur noir de l’époque moderne. Rickey aura alors à nouveau le nez creux en lançant celui qui allait devenait la première superstar latino du baseball : Roberto Clemente. Le champ droit portoricain allait devenir une véritable icone aussi doué sur le terrain qu’engagé en dehors, impliqué dans de nombreuses causes humanitaires. C’est avec lui que les Pirates vont gagner les Series de 1971 et un mois plus tôt marquer l’histoire du baseball en alignant le premier lineup “100% minorities” dans un match MLB, lineup composé de Rennie Stennett, Gene Clines, Roberto Clemente, Willie Stargell, Manny Sanguillén, Dave Cash, Al Oliver, Jackie Hernández et Dock Ellis. La mort de Clemente dans un accident d’avion le 31 décembre 1972 alors qu’il livre du matériel humanitaire aux victimes d’un tremblement de terre au Nicaragua le transforme en légende. Pendant les années 80 et 90 les Pirates continueront à être une des rares franchises MLBs dont la grande star est un black : Willie Stargell tout d’abord puis Bobby Bonilla et Barry Bonds qui joue là les 7 premières saisons de sa carrière. Aujourd’hui c’est Andrew McCutchen qui a repris le flambeau et mène la nouvelle génération.
3-L’équipe de France de soccer 1998 leur a tout pompé !
La France aurait-elle été championne du Monde de foot en 98 sans avoir rallié ses troupes autour de sa chanson fédératrice, « I will survive » ? Allez savoir ! Mais les Bleus n’étaient pas les premiers à utiliser pareille méthode. En 1979 c’est autour d’un autre air de disco que les Pirates se rassemblent : "We Are Family" de Sister Sledge. Adoptée autant par les joueurs que les fans, véritable mot d’ordre durant toute la saison, la chanson restera définitivement associée à cette équipe et fera chanter toute une ville. Pittsburgh domine alors le paysage sportif américain avec 6 titres majeurs remportés entre 71 et 79 (4 Superbowls avec les Steelers, deux World Series avec les Pirates) et face aux grosses machines des grandes métropoles du pays s’affirme comme la petite affaire familiale qui gagne sans se prendre au sérieux.
4-Si ils vont aux bout normalement ca devrait valoir le coup !
Quand ils gagnent les Pirates le font de manière spectaculaire. Leurs cinq titres (1909, 1925, 1960, 1971, 1979) ont tous été gagné au septième et dernier match. Et celui de 1960 reste mythique. Pour la première fois dans l’histoire (et cela n’a été refait que par les Jays en 93 et dans un moins critique Game 6 ) c’est sur un home run en fin de 9ème manche que Pittsburgh l’emporte. Contre les Yankees, les Pirates se font laminer de 10 points ou plus dans trois matchs à sens unique mais restent dans les Series en gagnant trois matchs serrés. Dans le dernier ils sont menés 7-4 avant de remonter dans les deux dernières manches et c’est le deuxième base Bill Mazeroski qui frappe le point gagnant dans ce qui reste un des moments légendaires de l’histoire du baseball.
5-(Spécial foot US français !) Ils ont mis Thetford Mines sur la carte du sport américain !
En 1974, allez savoir pourquoi, les Pirates déménagent leur équipe de ligue mineure AA (Leur équipe « 3 » si l’on peut dire) de Sherbrooke vers Thetford Mines. Une idée presque aussi improbable que le fait que 40 ans plus tard Thetford est devenue la tête de pont du foot US français en Amérique du Nord. Dans la petite ville minière les Thetford Pirates joueront dans un stade quasi vide (300 spectateurs de moyenne). Les Pirates s’enfuiront l’année suivante vers Shreveport en Louisiane, laissant la franchise devenir les Thetford Mines Miners et l’équipe AA des Brewers de Milwaukee. La seconde et dernière saison du baseball pro à Thetford sera encore plus catastrophique avec 230 spectateurs de moyenne et le déménagement de la franchise vers Williamsport en Pennsylvanie. Il n’empêche que Thetford Mines restera tout de même inscrite dans les livres de l’histoire du baseball pro grâce aux Pirates !
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