Ce week end les Centaures de Grenoble fêtent leurs 30 ans. Toute la grande famille du club se retrouvera du côté de Lesdiguières pour revenir sur ce qui est un des plus grands et longs parcours du foot US français dans une ambiance aussi festive que conviviale.
J’en ai profité pour demander à cinq des glorieux anciens du club, issus d’époques différentes, leur ressenti sur ce qu’est ce club pour eux.
Le OL Alexis Stropiano est un des joueurs emblématiques de la génération dorée du retour en Elite couronnée par une finale Elite (la seule de l’histoire du club) avec à ses côtés les Frères Dablé, Paul Braizaz et bien d’autres. Il a ensuite fait les beaux jours des Carabins de Montréal et de l’Equipe de France.
Le LB Philippe Gardent est sans doute le meilleur joueur à avoir porté les couleurs de Grenoble. Il fit les beaux jours du club au milieu des années 90 avant de partir vers de nombreux titres et récompenses en France (Aix, Flash), en Europe (NFLE) et aux Etats Unis (Redskins, Panthers). Après être passé au XIII, avoir coaché avec brio les Juniors des Blue Stars de Marseille champions de France 2015, il fait aujourd’hui partie du staff en tant que préparateur physique de l’AS Montferrand.
Le RB Thibault Giroud fut lui le premier "pro" du club. Il fut en effet un des premiers "nationals", ces joueurs européens qui faisaient partie des effectifs de la WLAF, la ligue précurseur de la NFLE au début des années 90. Membre des Barcelona Dragons, il sera ensuite de l'aventure Bobsleigh monegasque avec le Prince Albert avant de poursuivre sa carrière comme préparateur physique d'abord dans l'athlétisme puis dans le rugby à 13 comme à 15 (notamment au Biarritz Olympique). Il est aujourd'hui coach personnel de sportifs de haut niveau.
Nicolas Tomasini fut un brillant joueur de la première génération Centaure à jouer en Elite. Comme ce fut souvent le cas aux Centaures (on pensera à Thierry Soler, Thibaut Giroud et d’autres), sa carrière aux centaures lui permit d’ouvrir son horizon vers une carrière dans le domaine du sport. Passionné, à l’image de sa ville, par le hockey sur glace il est devenu le manager sportif du club de la ville, multi champion de France, les Bruleurs de Loups. Il est aujourd’hui directeur du centre de formation du club.
Fred Poggi fit trembler pendant deux décennies les adversaires des Centaures depuis sa ligne qu’elle soit offensive ou défensive. Il a continué à jouer avec les nerfs et les oreilles du camp d’en face une bonne partie de la troisième décennie du club en étant le leader aussi charismatique que bruyant des supporters du club armé de son inamovible bidon. Aujourd’hui retiré dans ses terres corses il fait partie de la « Jurassic » génération qui a donné au club son âme.
Ils ont tous les cinq répondu aux mêmes questions :
- Comment avez-vous connu les Centaures ?
- AS : En 2005, je venais de décider de mettre fin à mes années d’aviron. J'étais terriblement à la recherche de nouveaux défis.Un de mes amis, Martin Saunier-Plumaz, revenait d’une année aux USA et voulais commencer à pratiquer ce sport qu’il avait découvert là-bas, le football américain. Étant tous les deux de Sassenage, nous nous sommes évidemment dirigés vers les Centaures de Grenoble pour nous joindre à l’équipe junior. Meilleure décision que de suivre Martin dans cette idée!
- PG : Nicolas Bertrand et Julien Grand que j'ai rencontré, ils étaient des copains de copains... On a évidemment abordé le sujet Centaures!
- NT : Une pub qui était affichée sur les murs en ville
- TG : Grace à George Eddy!!! Sur Canal plus un jour il a parlé des Centaures.
- FP : C’est mon cousin et mon frère qui m’ont fait découvrir le club.
- Votre meilleur souvenir avec eux ?
- NT : Quand on a battu le Spartacus.
- FP : La finale du Casque d’Argent 1989 contre les Ours de Toulouse
- AS : Le 15 Juin 2011 à 14h45 quand nous sommes entrés sur le terrain du Stade Lesdiguières pour la demi-finale du Championnat du Casque de Diamant contre les Argonautes d’Aix-en-Provence devant plus de 3000 personnes. Se retourner en sortant du couloir des vestiaires et se rendre compte que les Centaures sont capable de générer un tel engouement dans la capitale des Alpes. J’étais rempli d’une incroyable fierté de faire partie de ce moment…
- TG: Je n'ai que des bons souvenirs avec les Centaures mais particulierement mes années juniors!
- PG : Le quotidien du club la saison 96/97 année de la finale D2. J'étais junior 1 cette année-la, mais je m'entraînais avec les Seniors même si je n'avais pas le droit au triple surclassement pour les matchs. Un paquet de joueurs m'a pris sous son aile...On s'entraînait encore au Fontanil.
- Et le pire ?
- NT : Une lourde défaite à domicile contre le Flash
- FP : Quand on a dû pousser un car sur l’autoroute !
- PG : Une défaite 0-2 (oui oui!) en finale régionale Junior en 1998 à la Tour du Pin.
- AS : L’objectif de tout équipe sportive c’est évidemment de gagner. À quoi bon se réunir pendant des heures chaque semaine et pratiquer un sport aussi violent que le nôtre pour seulement faire la fête dans le bus après s’être fait écraser sur le terrain? Les Centaures ont toujours été reconnus pour être des bons vivants, des fêtards mais aussi pour être une équipe dérangeante par son agressivité et son attitude guerrière en toutes situations. La force des Centaures cela a toujours été de fêter les réussites comme personne mais aussi de pleurer la défaite avec autant d’unité. Le pire souvenir de ma carrière avec les Centaures, c’est quand on m’a fait comprendre que de faire la fête est plus important que de gagner, que ma vision de ce sport n’était pas la bonne. C’est la dernière fois que j’ai porté l’uniforme bleu, blanc et rouge. Je resterai cependant toujours un Centaures dans mon cœur car je sais qu’il y’a plus de guerriers ayant porté les couleurs dans les 30 dernières années qui partagent mon avis que l’inverse.
- TG : Quand j'ai perdu mon blouson Teddy Centaure! Si aujourd'hui je ne l'avais pas perdu je le porterai toujours!
- Un ami que vous avez gardé de vos années Centaures ?
- FP : Des tas : Pat Giraud, Laurent Lambert, Celil Tartik, “Kro”, “Mickey” , “Bouba”, “Djerby”, “Pep”, Antho Dablé, Phil Gardent…
- TG : Phillipe Gardent et Jérome Tempier
- AS : En 2008, Xavier St-Ours m’a donné la chance de pouvoir traverser l’Atlantique pour tenter de percer l’alignement des Carabins de l’Université de Montréal. Il a littéralement changé ma vie puisque je vis encore au Canada. 7 ans plus tard et ne suis pas prêt de partir. Je le vois encore très souvent et nous parlons À CHAQUE FOIS des Centaures et de nos souvenirs de Grenoble.
- PG : Amis, copains, bien sûr! Steph Pollier et Laurent Ferrando en tête de liste ; mais je suis content de voir les gars quand l'occasion se présente!
- NT : Plein. Je pense en premier à Jean Alain et Camille
- Vous suivez toujours le club ?
- FP : Oui malgré l’éloignement maintenant que je vis en Corse
- TG: Il m'arrive de regarder les resultats sur le net et réseaux sociaux
- PG : Bien sûr! D'ailleurs, bon retour à toi Paulo !
- NT : Oui bien sûr !
- AS : Évidemment! Fort et Droit pour toujours!
- Complétez la phrase : « Pour moi les Centaures sont…. »
- NT : Eternels !
- FP : Sans reproche ! Comme le Chevalier Bayard !
- PG : ...Les plus forts, si t'es pas d'accord, regarde le score!
- TG : Dans mon coeur!
- AS : Pour moi les Centaures sont tous ces cris, ces sourires, ces larmes, ces chants qui remplissent/ont remplis les vies des quelques centaines de chanceux et qui les ont changé pour toujours.
- Serez-vous là pour la fête des 30 ans du club ?
- AS : Je ne serai malheureusement pas en France pour les 30 ans du club mais je souhaite organiser un souper avec tous les anciens joueurs étrangers canadiens de l’équipe pour célébrer cet anniversaire bien particulier. Merci d’avoir pensé à moi C’est un bel honneur!
- PG : Malheureusement pas physiquement, mais j'étais là aux 25 ans et j'aurai une belle pensée pour le club et principalement pour Laurent Lambert sans qui le club ne serait probablement plus là depuis bien longtemps.
- NT : Si je peux avec mon emploi du temps !
- FP : Oui je serai là !
- TG : Malheureusement non
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