Dimanche, après la finale de D2, la saison 2012-2013 fermera
ses portes. L’occasion de se poser quelques questions sur l’avenir de notre
sport en France voir même de lancer quelques pistes de réflexion pour que
celui-ci soit le meilleur possible.
Quand on regarde autour de nous, et même un peu plus loin,
une chose est sure : Partout ou presque en Europe et dans une bonne partie
du Monde, le foot US a le vent en poupe. Difficile de trouver un sport qui se
développe avec une telle énergie et autant de force sur les cinq continents. Et
sur le notre même si la guerre IFAF/EFAF n’aide pas à donner une structure et
une direction claire à son développement, le foot US ne s’est sans doute jamais
aussi bien porté. Entre projets NFL en Angleterre, matchs NCAA passés et à
venir, accroissement de la pratique dans quasi tous les pays, boom et
structuration des « nouveaux » pays de l’Est, joueurs européens de plus en plus
nombreux en Amérique du Nord dont certains proches du statut de
« star », tout semble pousser sur le Vieux Continent notre sport vers des horizons plus larges.
La France, dans le peloton de tête, avec de beaux résultats
dans les compétitions internationales et de jeunes talents à foison a de
sérieux atouts pour prendre le « bon train ». Mais elle va devoir
jouer « serré » pour ne pas rester à quai. La dernière intersaison et
les premières rumeurs concernant celle qui commence mettent en lumière les
dangers et les challenges à relever. Et notamment le plus épineux :
Pouvons nous garder nos meilleurs joueurs dans notre championnat ?
La politique des pôles espoir et régionaux a donné des
résultats concrets avec une vague de jeunes athlètes qui est peut être unique en
Europe tant par sa qualité technique et physique que par sa profondeur en
nombre. Mais voilà, quand on a travaillé dur et fort, tous les jours, toute
l’année pendant plusieurs saisons, il est normal que certains se posent des
questions sur leur avenir. Et la première est : Puis je vivre du foot
US ? Aujourd’hui, en France, la
réponse est claire : Non ou alors très difficilement. On a produit des joueurs mais pas les structures, les clubs, les championnats pour qu'ils développent leurs talents. Le souci pour nous
est que la réponse commence à devenir un peu moins claire chez certains de nos
voisins.
Le départ de nos jeunes pousses vers le Canada ou les Etats
Unis n’a jamais été un problème. Tout d’abord parce que, en dehors de quatre rares
exceptions en trente ans, ce n’est pas pour y être un pro et que donc ces
départs sont presque toujours courts et provisoires. Ensuite et surtout, parce
que à leur retour (et une grande majorité revient), ces joueurs y ont gagné
tant sportivement, scolairement que culturellement une maturité qui fait le
bonheur de nos clubs. Sans oublier que ces retours se font à des âges où ils
ont encore souvent leurs meilleures années de sportifs devant eux.
Des départs en masse vers d’autres championnats européens,
pour y jouer en pro, dans la force de l’âge, après parfois un passage en
Amérique du Nord semble beaucoup plus dangereux pour l’avenir de notre
discipline en France. On aura beau critiquer ceux qui partent ou vont partir
(et la liste ces derniers temps semble s’allonger dans des proportions
inquiétantes), on aura du mal à trouver des arguments pour empêcher des jeunes
sportifs de réaliser un rêve que somme toute on a tous eu à un moment de notre
vie : Vivre de leur passion.
Autrichiens, Allemands, Suisses, Suédois, bientôt peut être
Polonais ou Tchèques commencent à lorgner sérieusement vers nos athlètes. Sans
le barrage de notre règlement archaïque (et illégal ?), ceux-ci ne considèrent
pas les autreseuropéens comme des « imports » et ils
auraient tort de ne pas s’intéresser aux meilleurs d’entre nous. Le
développement de leurs championnats, leur structuration, l’arrivée de médias de
plus grande importance, leur implantation locale de plus en plus poussée leur
permettent de gonfler leurs budgets et d'en venir à proposer à certains, non pas des contrats
mirifiques, mais de quoi envisager de vivre, sans grand confort peut être, mais
de vivre tout de même du football.
Pouvons-nous résister ? Aujourd’hui on ne voit pas
comment. Seuls les deux finalistes du dernier championnat ont aujourd’hui des
structures solides mais aucun des deux n’a le potentiel à court terme (et
l’envie ?) de devenir un club disons semi-pro. Alors que faire ? On
pourrait se dire que cela ne sert à rien de lutter, que l’on devrait plutôt
s’intéresser au développement de masse, à l’aide des petits clubs, à la
formation. Mais est ce vraiment une politique viable ? Le foot US français
serait il condamner à devenir ce qu’est notre soccer sur la scène
européenne : Un pays qui peut former les meilleurs, gagner une compétition
internationale de temps en temps mais qui ne pèse pas grand-chose dans le
concert des grands championnats (en attendant que les Qataris achètent le
Flash ?!). Et franchement peut-on espérer que notre sport sorte de
l’anonymat quand on connait l’appétit quasi exclusif des médias français pour
les réussites internationales des équipes "made in France" si la majorité de nos
meilleurs joueurs jouent en dehors de l’Hexagone ? Jouer la carte unique
d’hypothétiques réussites de l’Equipe de France ou d’un talent NFL formé en
France semble bien aléatoire et hasardeux…
Quelle solution alors ? Et si nous on jouait la carte
de l’innovation et de l’Europe ? Si on prenait le développement des autres
pays européens à leur propre jeu ?
A l’heure où des rumeurs de ligue internationale bruissent
du côté de la « Mittel Europa », si on sautait dans ce train avant
qu’il ne parte ?
Maintenant imaginez, rêvez même, allez il faut bien essayez
de lancer des idées, même si elles peuvent paraitre un peu folles :
Prenons sept franchises pour commencer modestement. Une en
Autriche, deux en Allemagne, une Suédoise, une Finlandaise, une disons
Polonaise ou Tchèque (ou deux Autrichiennes) et puis la notre. Une saison de
trois mois, disons de mi août à début novembre, 6 matchs de saison régulière, demie finales,
finale. Le meilleur du meilleur en Europe, des stades de jolie taille, des
événements rares, une bonne couverture médiatique. Irréaliste ? Trois
matchs à organiser en France par an, trois belles affiches, pourquoi pas dans
trois régions différentes pour fédérer tout notre football… On a déjà vu des
affiches moins alléchantes réunir de belles assemblées. Nos clubs et nos ligues
ont montré qu’elles savaient le faire, même mieux que la fédé d’ailleurs… Notre
petite franchise pourrait s’entrainer en région parisienne et jouer deux de ses
matchs à domicile ailleurs. Pareil pour les autres franchises en Europe. On peut imaginer qu’une chaine
d’importance moyenne (de la TNT par exemple) pourrait être séduite par ce
format simple, court. Un salary cap, une règle basique (deux nord américains,
pas de naturalisés ?) pour les « imports »… Est ce vraiment si
délirant que ça de penser que le foot US européen pourrait entretenir sept
franchises pro ? Et ce sans toucher aux ligues nationales. Après une trêve
réparatrice de 4 mois, tout ce petit monde pourrait réintégrer son championnat
national et jouer un calendrier de mi mars/ début avril à fin juin/ début
juillet (selon le climat local) de disons 8 matchs plus une finale ou quelque
chose de comparable. 14 à 16 matchs par an pour des athlètes de top
niveau : Rien d’insurmontable.
Oui je sais il y a le financement initial, les partenaires et sponsors privés, les problèmes légaux (on sait comme le Ministère est réfractaire au système de franchises), les « autres » à convaincre, les médias à séduire, les fédérations à motiver. Mais, finalement pourquoi pas ? On ne parle pas de salaires de pro du soccer ni de centaines d’équipes. Combien d’équipes pro de hockey sur glace en Europe ? Une bonne centaine. De basket féminin, de volleyball ? Au moins autant. Au soccer ? Un demi millier au moins. Sept clubs de foot US , (oui je sais ils comptent double vu la taille d’un roster !), OK 14, vraiment si impossible que ça?
Bien. Il semble que je ne serai pas seul à la Finale Polonaise le week-end des 13/14 juillet, pour voir le match....et écouter les sirènes.
RépondreSupprimerTon scénario ressemble fort à un projet "secret", qui s'il voit le jour aura besoin d'être "vendu", comme tu essayes de le faire...
Est ce que cet article est une commande d'une instance intéressée?
Levigil Hans, Dresden
LOL, je ne suis pas dans le "secret des Dieux", cet article est juste le résultat de réflexions et de discussions faites ces dernières semaines avec d'autres passionnés plus ou moins impliqués dans le foot us français. Mais si il y a des gens qui ont sérieusement envie de monter un tel projet, ils peuvent me contacter!!
RépondreSupprimerAaaaah... Le professionnalisme et tout ce qui viendra avec. Le dopage, les paris, les mécènes douteux, la pression médiatique. J'ai hâte, j'ai hâte.
RépondreSupprimerSamy Covo Barentin Killer Bees
@Hans, tu vas allez voir la finale Polonaise pour la qualité du Football la bas?
RépondreSupprimerVoir un QB, un HB et un WR américain jouer ensemble?
Pour t’asseoir dans un stade de 50 000 sièges?
Honnêtement leur teaser est super mais bon les images on peut leur faire dire se que l'on veux.
La qualité de l'image des belles, le montages est beau ... moi ce qui m’intéresse c'est le terrain, pas la taille des stade et la qualité des videos (sauf pour TempliersTV lol)
AH! Je croyais que tu arrêtais les articles Olivier!
RépondreSupprimeril me semble de mémoire de vieux, qu'une initiative pareil avait été mis en place dans les années '90 avec l'EFL. mais elle n'avait pas survécu.
RépondreSupprimerLa réflexion que j'ai, est plutôt pourquoi la NFL Europe ne s'est jamais implanté en France ? et les réponses qui me viennent c'est que nous n'avons pas de culture sportive, ici, cela reste du loisir.
Les Autrichiens, les Allemands semi-pro foutaise.. Savez vous que les Autrichiens louent leurs stades, la vrai différence c'est que dans tous ces pays, il n'y a qu'un seul sport d'extérieur : le soccer et ça laisse de la place à une autre discipline.
Le seul point positif que j'entrevois actuellement c'est que la flambé des prix de diffusion du soccer et à un degré moindre du rugby, va nous ouvrir une fenêtre médiatique et grâce à cela et si le spectacle fournit sur le terrain est de meilleur qualité que les 2 dernières finales de notre Elite, on aura des opportunités
coach mappy
Et oui jojo... Entre 10 articles par semaine et un par mois, j ai quand meme l impression d avoir arrêté!!
RépondreSupprimer"On pourrait se dire que cela ne sert à rien de lutter, que l’on devrait plutôt s’intéresser au développement de masse, à l’aide des petits clubs, à la formation. Mais est ce vraiment une politique viable ?"
RépondreSupprimerLes instances footballistiques françaises n'auront jamais le choix ou non de cette politique. La politique du "sport de masse", c'est la politique sportive de l'Etat Français depuis que le sport existe en France peu importe les gouvernements. Tant que ces politiques seront en place, TOUS les sports en France seront condamnés à n'être que des centres de formations géants pour les pays qui ont la performance sportive comme politique nationale. On se fait "piquer" nos meilleurs joueurs en basket, football, handball et de plus en plus d'athlètes français de sports individuels s'entrainent hors de France pour rechercher cette performance, le cas Yannick Agnel en natation étant l'un des cas les plus récents. Seul le rugby résiste encore (un peu) à ça.
Il faut se faire à l'idée que la (très bonne) formation est ce que la France peut donner de mieux dans le sport. Le foot US comme les autres ne pourront pas changer ça. Ce n'est pas du fatalisme, juste ça ne dépend pas de nous.