Un Chevalier à Laval. Interview


Arnaud Gautier de Lahaut est le dernier français en date à signer en CIS. Après deux ans au CEGEP de St Jean de Richelieu, l'ancien Chevalier d'Orléans rejoindra en effet le Rouge et Or de Laval la saison prochaine. Rencontre avec Arnaud:

- Quand et où as-tu commencé le foot? Qu'est ce qui t'a poussé à jouer au football américain au départ?
- J'ai commencé le foot en 2007 aux Chevaliers d'Orléans après avoir découvert ce sport lors d'un échange scolaire de 3 mois en Ontario, Canada. À mon retour en France on jouait avec mes amis sur le parking du lycée mais je voulais plus, je voulais découvrir les côtés tactiques et physiques de ce sport en plus de l'esprit d'équipe qui semblait différent du soccer (que je faisais depuis que j'étais jeune). Et je n'ai pas été déçu avec la famille des Chevaliers.

- Comment t'es-tu retrouvé au Cegep de St Jean?
- Quand j'ai décidé d'aller jouer au Québec, j'ai contacté Sébastien Archambault, qui est un québécois qui a joué avec les Chevaliers lors de ma première année et qui est coach dans une école secondaire au Québec. Je lui ai envoyé mon cv sportif et un highlights. Il l'a transmis à ses contacts du niveau collégial et j'ai eu des réponses de 2 cégeps : St-Jean et CNDF. Ensuite j'ai choisi St-Jean car ils avaient des très bons coachs DBs et Sébastien habitait à St-Jean, c'était donc plus pratique pour moi et cela coutait aussi moins cher que l'autre cégep qui était un cégep privé.


- Tu pensais en partant au cegep jouer ensuite en CIS?
- Oui, bien sûr. Mon premier objectif était de jouer en universitaire, mais après y avoir réfléchi je me suis dit qu’il était mieux pour mon développement d’aller d’abord au niveau collégial afin de me familiariser avec le football canadien et de m’améliorer pour rentrer universitaire avec toutes les chances de mon côté. Et je ne regrette pas mon choix, car je ne pense pas que j’aurais pu aller à Laval il y a 2 ans.

-Avec quelles ambitions pars tu à Laval?
- C’est sûr qu’à plus ou moins long terme j’ai l’ambition de devenir partant et de gagner des coupes Vanier. Mais avant tout il va falloir que je travaille fort cette off-season pour commencer par être habillé aux matchs, jouer sur les special teams et profiter de toutes les occasions que j’aurais. En allant à Laval je sais que je vais être très bien encadré et que je vais pouvoir me développer et beaucoup progresser. Si je mets les efforts, les chances viendront et il faudra que je les saisisse...

- A quels postes peux-tu jouer?
- Je peux jouer toutes les positions du defensive backfield c’est-à-dire cornerback, halfback(qui est un DB au football canadien), nickel et safety, avec une petite préférence pour safety. Mais ayant déjà joué à toutes ces positions, j’irai là où les coachs me voient et ont besoin de moi. De plus, je peux aussi jouer sur toutes les special teams qui sont très importantes et sont souvent considérées comme la porte d’entrée dans l’équipe pour les recrues. Cela est encore plus vrai au football universitaire canadien qui se joue à 3 "downs".

-L'équipe de France tu y penses ?
- Oui, forcément j’y pense. J’ai déjà fait la coupe d’Europe de 2008 et la coupe du monde de 2009 avec l’équipe de France junior et c’est sûr que j’aimerais y retourner, avec les séniors cette fois. Mais là encore je laisse les coachs faire leur travail. De mon côté, je vais continuer de travailler fort, de progresser et d’avoir des bonnes performances et si un jour une convocation arrive alors je serais très content de représenter encore mon pays.

- Qu'étudies tu à St Jean et que vas-tu étudier à Laval?
- J’étudie les sciences humaines, ce qui équivaut à la filière ES des lycées. À l’université, je vais faire un baccalauréat en administration des affaires, ce qui mène à beaucoup de métiers dans des domaines comme le management, le marketing, les ventes ou les ressources humaines par exemple. J’aimerais aussi pousser mes études jusqu’à un MBA.

- Quels conseils donnerais tu à de jeunes joueurs français qui aimeraient faire ton parcours?
- Mon principal conseil serait de partir à l’étranger plus jeune que je ne l’ai fait, même si je reconnais que cela peut être une décision difficile. Je pense aussi que passer par les structures de haut niveau comme le CREPS est avantageux car c’est ce qui se rapproche le plus de ce qui se fait au Québec ou aux Etats-Unis. De plus, je sais qu’ils ont déjà plein de contacts au Québec et cela serait donc plus facile pour un jeune, qui serait alors bien conseillé et accompagné. Enfin, ça peut paraître classique comme conseil mais il faut travailler fort, que ce soit aux entrainements ou à la salle de musculation, et y croire, la confiance en soi est souvent sous-estimée mais elle peut faire la différence.

- Un message personnel?
- Je voudrais en profiter pour saluer mes premiers coachs et coéquipiers des Chevaliers grâce à qui je me suis passionné pour ce sport ainsi qu’à ma famille et mes amis que j’ai du « quitter » pour vivre mon rêve.

Photo de Rémi Aboussouan - Accrofoot Mag

3 commentaires:

  1. Fort de son parcours français, voilà encore un de nos jeunes joueurs qui a bien compris que tout se passait de l'autre côté de l'Atlantique... plutôt que de jouer les petites "stars" sur notre continent.

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  2. je suis ultra fan de ton comentaire !

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  3. Quand je vois ça, je suis fier d'avoir "jouer" avec toi sur le parking du lycée...

    Bises nono...

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